Nous poursuivons notre grande épopée à travers le Rajasthan.
On ne le redira pas tout le temps, quoi que, il y fait vraiment chaud.
Nous embarquons donc dans un train aux aurores.
En classe general , pour ne pas changer nos habitudes.
Il n’y a personne dans le wagon. Seulement de la poussière sur les sièges. Beaucoup de poussière, ce qui augure la suite de ce voyage.
Progressivement, et à chaque gare, le train va se charger de voyageurs. Les gens bataillent pour monter, nous remarquent, s’arrêtent, puis se bousculent, et s’assoient enfin. En haut, par terre, ici et là. Tout le monde époussette son siège, trouve sa place et puis tout redevient calme.
Dehors, c’est le désert. Il n’y a rien à observer si ce n’est 4 vaches, affalées sous l’ombre d’un minuscule arbre. Cela doit être pour cette raison que les gens nous dévisagent autant*.
C’est vrai que juste à regarder cet environnement, on le sent hostile. Parfois, des passagers descendent du train dans cette mini gare où le train s’arrête moins d’une minute. On regarde à droite, à gauche. Il n’y a pas de village. Juste un chemin qui s’enfonce on ne sait trop où…
Nous élaborons la même technique que lors de notre dernier chaud voyage. On débranche notre tête !
Il est 13h (après 7h de voyage) lorsque nous arrivons à Jodhpur, la ville bleue.
Vikram, notre hôte CS nous a donné des infos floues pour rejoindre sa maison, mais comme on est balaise, on s’en sort pas mal. C’est en fait Yash, son cousin, qui nous accueille. Bien bavard, peut-être même un peu trop. Mais on papote. Il est né riche Anglais, et revient « au pays » régulièrement.
L’après-midi passe tranquillement, on attend beaucoup. Vikram est un mec à la bourre.
Brice s’occupe d’aller faire réparer notre ordi’! Woué !
Allez allez, la chaleur ne nous fait pas peur ! On part se balader en ville. Bon, Vikram arrive à 10h30 pour nous emmener. Il fait carrément trop chaud. Déjà. Tant pis.
La vieille ville est installée au pied du fort. Les maisons sont toutes imbriquées les unes dans les autres. Les venelles se croisent et s’entremêlent. On ne sait pas trop où on va, mais on y va.
Nous découvrons aussi la particularité de cette ville. Son bleu. Le même bleu brahmane précédemment observé à Jaisalmer. Mais ici, on le trouve partout.
La couleur n’est pas identique sur toutes les maisons et varie en une multitude de teintes.
On apprend que le bleu est plus ou moins dilué avec du blanc… Ainsi, les retouches ne sont jamais exactement de la même couleur, les variations se multiplient en un camaïeu d’azur.
Il fait chaud, alors on prend notre temps. On boit de l’eau, des litres d’eau.
On longe les murs, évitant les bouses de vaches, les restes de légumes et les chiens léthargiques.
Pris d’un élan démesuré, on s’attaque au plateau sur lequel repose le fort.
Ce fort est une vraie forteresse (contrairement à celui de Jaisalmer qui était une ville fortifiée) qui n’a jamais été prise.
Et on comprend pourquoi, Il y a plusieurs lourdes portes montés de pics contendants pour éviter les charges d’éléphants, des canons, des meurtrières, et pour parfaire le tout, le fort domine la ville de plus d’une centaine de mètres. Tout ça pour protéger la demeure du Maharaja je-ne-sais-plus-qui.
Il est 13h. C’est tout juste LA mauvaise heure.
On part se reposer dans le parc du Mausolée de Jaswanth Thada. C’est calme, c’est très vert, il n’y a personne. C’est joli et on entend les oiseaux. Et l’ombre est parfaite pour une sieste.
Nous enchaînons avec la visite du fort. Inclus dans le billet, nous avons le droit à un audio guide, quel luxe ! Vu le prix du billet foreigner, on en profite, on écoute tout !
À l’intérieur c’est beau ! Ils sont vraiment impressionnants de détails ces palais. On y retrouve cette dentelle de sculptures, des vitraux, des miroirs, des plafonds peints.
Le lendemain, on se motive pour partir plus tôt (sans Vikram donc). Et nous réalisons une chose étonnante. Dans un pays où il fait si chaud, à 9h, tout est fermé. Tout le monde dort, il n’y a pas âme qui vive – mis à part les vaches qui continuent de fouiller dans les poubelles. Les boutiques n’ouvrent qu’à 10~11h, au plus fort de la chaleur, comme si personne n’avait jamais pensé : eh les copains ? et si on bossait aux moments les plus frais de la journée ? qu’est-ce que vous en dites ?
Donc à 9h, pas de thé dans la rue, pas de gâteau, pas de fruit, pas de boutique ouverte ni de marché.
Au moins, c’est calme.
Et doucement, toute la ville s’éveille… Le soir, nous récupérons notre ordi. Mais notre carte wifi a été échangée avec celle d’un autre client… on reste en Inde et les deux PC étant réparés au même endroit au même moment, on se dit que tous les composants ont dû être mélangés… peut être à même le sol ? (là, c’est de la mauvaise foi)
Du coup, on doit y retourner le lendemain. On reste donc un jour de plus. Tant pis.
Et pendant que Brice attendra Vikram 5 heures (vraiment en retard), Marion aidera Yash dans son projet.
L’immeuble qu’il possède et dans lequel nous sommes logés va devenir une guesthouse de backpackers de luxe d’ici quelques mois.
Il est en plein dans les travaux. Marion lui donne de multiples conseils couleurs/mobiliers/matériaux/design… Elle est contente de refaire fonctionner son cerveau, sa créativité… Elle passera une journée à améliorer son projet, lui faisant ainsi gagner un temps précieux avec tout plein de bonnes idées trop belles et intéressantes. Si tant est qu’il était prêt à tout pour nous (la) garder encore quelques mois.
La chaleur n’aide vraiment pas à ce que nous profitions pleinement de ces villes du Rajasthan, néanmoins on s’est senti bien à Jodhpur.
La veille ville est pleine de charme, il n’y a pas un touriste. Personne ne cherche à nous vendre quoique ce soit. Les gens sourient, nous saluent gracieusement, parfois de manière amusée mais toujours respectueusement, et ne se cantonnent pas à nous interpeller d’un which country depuis l’autre côté de la rue.
Et puis ce bleu… ça vibre, ça brille, c’est calme. C’est doux et tout en rondeur.
- la vraie raison, on la connait. Il n’y a pas de culture du loisir dans cette société des voyageurs de 2nd class. Quand on a du temps libre, on n’ouvre pas un bouquin, on ne lit pas un magazine… et de toute manière, on n’a pas de temps libre. Ce qui fait que le moindre stimulus sortant de l’ordinaire devient une attraction, un carnet de croquis, un « blanc », alors un « blanc » sortant un carnet de croquis, c’est le paroxysme !
Bon, ce n’est pas très objectif, et surtout méchamment – et incorrectement – réducteur, et il faut bien avouer que les Indiens sont loin de vivre dans la même bulle que les usagers du train de nos contrée. Dès qu’ils sont installés à leur siège dans le train ou le bus, il ne se passe pas une minute avant qu’ils entament le dialogue. Ils sont loin d’avoir aussi peur de leur voisin de TGV.
Et puis, c’est la même chose en Turquie, en Iran, en Chine…
Note 1 – On trouve parfois, au coin des rues, des Dieux représentés par des cailloux colorés et habillés. On place parfois de la nourriture dans la bouche de certain.
Note 2 – En Inde, il faut faire attention où l’on gare sa moto.
(Et dire que Brice était faché quand un chien pissait sur la roue de la moto)
C’est qui le preums?!
Pas mal ton t-shirt bleu brahmane Brice!
Un peu flippant le mec au fond du couloir…
C’est le paradis du fil électrique comme en Corée ici 🙂
C’est clair.
Je me disais la même chose.
Ca a du bon tout de même de les enterrer.
Ca permet de mieux apprécier l’esthétisme du lieu.
ça schtroumpfff, j’ai compris hahahahahaha ! Belles bises
oui, bin, l’important n’est pas d’arriver le premier et sans avoir tout lu…
moi, je pense que tu vas direct aux commentaires
tiens, par exemple, à quelle heure il fait chaud? hein? et voilà tu sais pas!
té !
bon alors donc, est-ce que vous n’avez pas trop chaud, par hasard…
d’après ce que je lis (moi…), en fait, vous avez chaud tout le temps
même qu’il faut débrancher le cerveau pour ne pas en souffrir…
moi, je ne pourrais pas voir ces jolies choses, ces décos soignées, je ne pourrais pas apprécier
et ce serait bien dommage parce que ce bleu « souple » donne une impression incroyable de sérénité…tellement chaleureuse !
ne prenez pas froid !
évouzétoulà
C’est joli le bleu puis ça adouci l’atmosphère aride qui pèse sur les lieux.
Si j’ai beau avoir vu quelques mégalopoles (Lima, Katmandou) où la population et les s’étalent indéfiniment, ce qui m’étonne quand je vois vos posts sur l’Inde, c’est le nombre impressionnant de monuments gigantesques. On connait tous le Taj Mahal mais en fait, y’a plein de « méga » temples, forts, parcs. OK aujourd’hui les indiens sont plus d’un milliard mais à l’époque où tout ça a été construit, il avait déjà suffisamment de main d’œuvre pour tout construire ? Ca m’impressionne
PS : ça veut dire quoi les « venelles » ? même google ne connait pas (enfin si, il connait une ville du même nom en France)
Il y a une époque où on ouvrait un dico plutôt que Google… C’est une ruelle (je ne connaissais pas non plus, ils sont cultivés nos voyageurs).
Merci Sergio
Pour mon bon vieux Larousse je me balade pas avec… contrairement à mon téléphone « intelligent » qui tient dans la poche
I’m blue dabedi dabedaaa dabediii dabeda dabedi dabedaaaa.
Allez, dans la tête pour toute la jounrée 🙂
Bises les gens !
Votre voyage est au top !
dis donc cette barbe ! impressionnant !
et est-ce que comme pour le froid, ça protège du chaud ?