Bon, le Rajasthan, on commence à bien comprendre.
Des beaux forts, du patrimoine à couper le souffle – et des marchands qui l’ont bien compris, et puis beaucoup de touristes indiens (ceux que nous cherchons désormais à éviter).
On aurait pu rejoindre New Delhi en une ou deux étapes rajasthani, et retrouver le confort de la maison Duvernier – au moins le temps de lire quelques BD, on y a longtemps réfléchi, le choix n’a pas été évident.
Mais voilà, après le Rajasthan, on a envie de clore notre (premier) chapitre indien sur une image de ce pays qui nous a, à plus d’une reprise, surpris et agréablement émus.
Et puis, Jaipur, Pushkar… seront toujours là quand nous reviendrons dans 2, 3 ou 10 ans…
Allons plutôt explorer quelque chose qui nous convient à l’heure actuelle, peut-être un peu plus authentique.
On a donc décidé de passer par le Gujarat pour ensuite rejoindre Mumbai.
Dans le Gujarat, il y a le ciel, le soleil et la mer… il y a aussi des petites villes où personnes ne va…sauf nous, et l’espoir d’y trouver des cultures et des paysages neufs.
On quitte donc Udaipur et le Rajasthan pour Jamnagar tout à l’Ouest de la péninsule de Saurashtra.
On a 13 heures de bus de nuit, toujours en non-AC, mais en sleeper cette fois-ci.
Un bus qu’il faut aller chercher derrière un rond-point, pas loin d’une station essence dans les faubourgs, nan pas celle-ci, celle-là – tout ça en langage des signes et hinglish.
On roule toujours fenêtre grande ouverte (sans vomi !), et si cela permet de profiter du courant d’air pas frais, cela a l’inconvénient de nous faire subir le klaxon du bus que le chauffeur – comme tout indien – n’hésite pas à utiliser incessamment. Il fait donc 45°C dans le bus, il fait chaud, d’autant plus que nous sommes dans une petite boîte rien que pour nous deux.
C’est rigolo, on a l’impression d’être dans une cabane !
Mais quand le bus s’arrête à Ahmedabad (la capitale économique du Gujarat), l’air – dehors, dedans, c’est le même – doit atteindre les 1000% d’humidité… il est pourtant 02:00 du matin.
En quittant le Rajasthan pour le Gujarat, on quitte le chaud sec pour le chaud humide.
On dégouline, on pègue, beurk ! il va falloir s’habituer… d’autant plus qu’on est (peut-être !) partis pour plusieurs mois comme ça.
Il est 6h30 quand on arrive à Jamnagar.
On tourne une petite heure dans la ville endormie pour trouver un hôtel pas trop cher.
Rien n’est écrit en hindi, encore moins en anglais. On découvre un nouvel alphabet. Le gujarati.On dépose enfin nos sacs, on est si heureux de pouvoir prendre une douche.
Quand on sort se balader, il fait encore plus chaud, mais les magasins sont finalement ouverts.
Le lac, les temples… bof bof… On comprend qu’il n’y a pas grand-chose à faire dans cette ville (notamment pour les anciens collègues de Brice qui venaient y passer plusieurs mois de mission – Jamnagar possédant la plus grande raffinerie du monde).Et puis on dégouline, on est fatigués tant par cette nouvelle chaleur que par la fatigue de notre trajet.
Néanmoins, nous sommes ravis de retrouver ici tout ce qui nous avait manqué dans le Rajasthan.
Ce sont toutes les petites ruelles fraîches et calmes, avec de la vraie vie dedans.
Toute cette activité endémique à l’Inde avec des gamins qui jouent, des chiens errants qui errent, des petites boutiques de rien du tout, de la vie de quartier, des petits stands qui vendent du thé à 3~4 papys assis sur un banc de guingois. Des dromadaires dans la rue, des gamins qui tirent la manche de leurs parents en nous voyant passer, des étals de fruits bariolés dans des marchés cacophoniques, les sourires bienveillants et curieux des locaux.
C’est un peu ce que nous étions finalement venus chercher, et tant pis si la ville n’est pas intéressante, et que l’on boive des litres et des litres d’eau (à défaut d’autre chose : le Gujarat est un dry state, un état sans alcool), ça nous redonne du baume au cœur, et l’envie d’en voir plus.
On part le lendemain matin pour Junagadh.
Le vent souffle sur les campagnes, on traverse de nouveaux panoramas de campagne, des terrains cultivés alternent avec des landes sèches, et des arbres tordus par les bourrasques. On voit aussi arriver les premiers palmiers. Les vaches se retrouvent avec d’énormes cornes (pour ne pas être décornées ?), et sont encore en tête des charrues et des herses dans les champs.
Les paysages changent, l’Inde est définitivement multiple.
L’arrivée à Junagadh n’est cependant pas de tout repos. Les hôtels sont tous pleins ou fermés, et après une heure de va-et-vient sous une chaleur de plomb en fusion, on se rabat sur un hôtel qui sera le plus cher de notre séjour en Inde (1000Rs sans AC… on aurait pu trouver du plus pourri… mais on commence à saturer aussi). Tant pis, tant mieux.
On sort déjeuner. De nouvelles saveurs, le Gujarat nous gâte.
Au marché, les 3 quarts des fruits et légumes vendus sont des mangues. Il y en a partout, à tous les coins de rue. En carton, au kilo, en pyramide. 60Rs le kg en moyenne (0,80€) on ne s’en prive pas pour en manger à la pelle, et parfois même comme une pomme que l’on épluche et dans laquelle on plante les crocs.
Au resto’, les goûts s’adoucissent, nouveau chutney (des légumes saumurés) à la papaye et à la mangue… ça change du carotte/poivron, et puis le dhal trouve de la cannelle, et on a le droit à une velouté de mangue en dessert – même le concept de dessert était presque étranger au nord de l’Inde.
La ville se situe au pied de la montagne Girnar, haute de plusieurs centaines de mètres – d’autant plus surprenante que toute la péninsule est d’une planéité infinie.
Il y a plus de 10000 marches pour accéder aux différents sites de pèlerinages qui parsème le tertre jusqu’à son sommet, et sur le papier ça nous tentait grâve… puis on a vu des images de ces merveilleux chemins pas du tout ombragés, et on a senti qu’après 8h du matin il faisait 60°C à l’ombre… on s’est dit que ça sentait un peu le roussi notre idée, et on s’est vite dégonflés…
On part se balader au fort, qui ne présente que peu d’intérêt. Oui, encore un. Bouuuuhh les blasés ! C’est la fin de journée et la vue depuis le toit d’une antique mosquée est agréable. On s’y balade tranquillement, on est toujours aussi bien accueillis.
Malheureusement, on vit de moins en moins bien la curiosité indiscrète et maladive de certains touristes et locaux, et les 150 photos demandées par jour (en développement pour un futur article).
Alors quand un groupe – notamment un groupe de mâââââles – approche, on se carapate.
Tant pis, il y a d’autres choses à voir dans la ville.
Des ruelles aux couleurs passées, des maisons coloniales décrépites à l’architecture extraordinaire, un mélange de gothique et de rococo anglais tout ça à la sauce curry et à moitié laissé à l’abandon, et…
…un sublime complexe mosquée / mausolée hyper extravagant !
Note pour nous – à l’accueil de notre hôtel, il y a une balance pour les clients (?!?)
Ça fait longtemps qu’on ne s’était pas pesé… et surprise !
Brice est dorénavant à 76kg (départ de Paris avec quelques 90kg sur la balance…sans le sac !)
Quant à Marion, elle se maintient a – 8kg, soit 54kg.
Ça a du bon les mangues !
Comment vous avez fait pour perdre autant de poids avec le nombre de photos de bouffe qu’on voit dans votre blog ?
C’est chouette encore cette étape.
Comme toujours les photos sont tops.
A chaque étape vous nous faites découvrir des choses magnifiques.
Je me dis, ce n’est pas possible, comment ils font?
En fait vos talents de photographes y jouent grandement.
Et je pense que vous avez bien progressé depuis le début de la bourlingue.
Il ne se dégage pas seulement des beaux paysages, mais on ressent aussi une ambiance, des émotions et presque des dialogues sur les photos prises sur le vif de Marion qui discute avec la population locale.
Bravo.
Je me sens très proche de vous mes voyageurs. D’ailleurs je vais aller prendre un flamby devant Roland Garros.
Bises
Nous lisons ts vos blogs. C’est super de nous faire connaître autant de pays et de nous faire vivre vos aventures. Devant notre ordi. nous avons vraiment l’impression d’être avec vous (mais en ce moment un peu plus au frais !!). Nous admirons Marion tjrs pimpante et souriante. Et toi Brice tu fais très autochtone mais beau.
Bisous à vous deux.
Bientôt Jocelyne sera aussi pimpante et souriante sur l’ordinateur!…
Hé hé… Merci de votre assiduité touchante.
Bisous
je n’ai pas bien compris, les kilos de Brice c’est avec les cheveux et la barbe alors ?
une étape chez un coiffeur et hop, tu perds 10kg fastoches
un moment, les ruelles, les échoppes le dromadaire…on se serait cru « au bled »
étonnant, non ?
séoul, ça va vous changer, les tarifs risquent de ne pas être les mêmes…
on vous bise bien
évouzétoulà
Merci pour la photo de la chèvre indienne !
Ca m’a fait chaud au coeur !
Je suis un peu en retard mais je vous suis 🙂
ça donne trop envie toutes ces saveurs ! et moi qui adoooooore les mangues !! … et bin tiens j’ai un thé à la mangue qui vient d’Inde ramenée par ma maman, je vais m’en faire 😉 et comme ça je prolonge mon moment avec vous
des bisous bisous
PS marion sur la photo tu es trop belle, on entre-aperçoit ton visage avec un sourire tellement radieux ! ça fait chaud au coeur !!!!!!