A nous les nouveaux paysages de palmiers, les embruns et les noix de coco.
Après 5 heures à longer la côte, on arrive à Diu.
C’est sur cette petite île que nous allons poser nos sacs pour quelques jours.
Il y a encore 60 ans, Diu (avec Daman et Goa) étaient des colonies portugaises. Mais c’est seulement depuis 1961 que l’île a été rendue – au pris d’une courte et ridicule guerre entre la grande Inde et le tout petit Portugal, et Diu fait aujourd’hui partie du territoire indien… avec un status quelque peu différent.
Le Gujarat est juste de l’autre côté du pont, à 400m, mais ici, on n’est pas au Gujarat.
…on se sent presque plus en Inde.
Sur l’île de Diu vivent environ 52 000 habitants. Il n’y a pas de building, pas de grande route.
Pas de trafic, pas de klaxon.
Il y a des oiseaux, un phare et l’océan Indien.
Il y a des marées (qu’est-ce-qu’on rigole !), des bateaux, des poissons.
Il y a des églises. Toutes blanches, toutes portugaises.
Et si dans le Gujarat, la communication n’était pas aisée, ici, on retrouve l’anglais (et au moins l’alphabet latin).
On arrive à l’heure de la sieste (il fait donc bien chaud sous nos sacs-à-dos… et quand on a chaud, on dégouline, comme en sortant de la piscine !). Tous les commerces sont fermés, personne dans les rues… L’héritage ibérique demeure !
On s’installe dans une petite pension familiale, où Alina, la gérante, nous parle de but en blanc en portugais à notre arrivée. Tudo bem !
Nous avons un balcon, une vue sympa sur l’église São Tomas. Les arbres flamboyants, les palmiers, et le soir, la lumière du phare, qui tourne, qui tourne…On a du mal à s’imaginer encore en Inde, on est un peu désorientés… si bien, qu’en sortant de la pension, au détour d’une église, la première femme en sari rencontrée nous fera l’effet d’un électro-choc.
Nous poursuivons notre régime à base de mangue en quantité et beaucoup beaucoup d’eau. La chaleur est difficile à supporter, et à peine sortis de la douche, nous sommes déjà et de nouveau en nage…
Donc nous passerons ces quelques jours ici mouillés.
Mais cette petite île est paisible. Et il fait bon s’y balader. Nous pouvons marcher sereinement dans les rues, au passé colonial défraîchi, croisant quelques vaches endormies et des paons. (On a vu des paons voler: ça vole un paon !)
2~3 scooters passent… les papys papotent, les mamies… on ne sait pas trop où elles sont, les plus jeunes vont boire des coups.
Parce que Diu n’est pas un dry state, et les insulaires en profitent bien !
Et nous aussi !
Dans un petit bar de style « repère de pirates », nous sympathisons avec le gérant (il travaille sur les gros cargos qui traversent le monde, pendant 9 mois…) et les habitués nous accueillent avec le sourire (si bien qu’on se fait vite saluer dans la rues par quelques éclopés et poivrots de Diu), profitant d’une bière bien fraîche et de quelques cacahouètes !
Wouahou, des cacahouètes et une bière !
Le fort, si fièrement installé sur le bout de l’île, fait encore aujourd’hui office de prison.
Un peu en ruine toute fois, il reste quelques vieilles chapelles surmontées d’une croix, des remparts, et le phare. Ça sent le grand large. L’Océan Indien qui s’ouvre devant nous.
La mer est calme. Quelques vagues pour donner du mouvement, de l’air qui sent bon et nous ouvrons grand nos poumons…
Nous faisons donc de nombreux aller-retour. Ici, pour revoir la mer. Et puis là aussi, c’est joli.
Puis on passe de nombreuses fois par le port, où les bateaux sont sortis de l’eau pour être décaper.
Un matin, nous empruntons un bus pour nous rendre de l’autre côté de l’île (à 15km), au village de Vanakbara. C’est ici qu’à lieu la criée… et le marché aux poissons.
En rejoignant le port, coincé entre deux étraves, nous arrivons face à un attroupement de femmes qui dirigent les transactions. Et on peut le dire, ça crie.
Toutes installées autour des quelques poissons posés par terre, elles discutent prix.
Il y a des sortes de thons et espadons – enfin, des poissons dont on ne connaît pas le nom en français… alors en hindi, des petits requins d’une trentaine de centimètres, une ou deux raies et des poissons « quelconques », des crevettes, des étrilles et des mini poissons-fritures. Et des hérons, quelques chats et corbeaux, trop heureux de glaner quelques denrées laissées sans surveillance par ces rombières. C’est parti pour la négociation. En 15min, tout est remballé.Dans la petite halle d’à-côté, le poisson fraîchement acheté est déjà en train d’être tronçonné, encore une fois à même le sol. On remarque tout de même que la pèche est plutôt maigre.
Comme à Diu, les bateaux sont sur calles. C’est l’heure de la maintenance des esquifs. Et pour cause, le gouvernement interdit la pèche de mai à août afin de laisser les œufs des poissons en paix.
Ce passage par le marché est riche en couleurs et en odeurs.
Ce passage par Diu nous fait oublier où l’on est.
Et c’est pourtant l’Inde ici aussi …
Nous profitons vraiment du calme de cet endroit. Et ça fait du bien.
C’est notre avant-dernière étape en Inde.
On repense, on réfléchit à ces 4 mois passés dans ce pays…
Et bin moi j’essaie de partir à Madère, mais c’est pas si d’astuce ! Il y aura peut être des langues. Gros bisous
Voilà un blog instructif : j’ai appris que les paons volaient !!
Marion tes croquis valent de l’or. Ils sont de toutes beautés
belles photos bien sur mais les carnets de Marion plus encore;
trouvez un éditeur !! (il y a du Bourgeon là dedans )
un fana de la ligne claire.; Dan
Je +1 le titre comme disent les djeuns !
Qu’est-ce que c’est coloré dites-donc ! La foule du RER paraîtrait plus sympathique si on adoptait ce style !
On croyait que tu étais bourrée! 😉
pfff, ça y est je suis encore grillé, je seulement +2, ça gave…
on a cru que vous étiez à Essaouira, Mogadoravant avec les portugais
ils sont fous ces portugais ! qui, au fait, n’étaient pas ibères, mais lusitaniens
ma por nos otros, c’est du kif !
on ne perçois pas bien la chaleur, faites quelque chose….
bonnes bises
évouzétoulà
un type qui rapporte du poisson, c’est un…pécheur ! bien !
un type qui coupe les poils, c’est un …barbier ! bien !, je disais ça comme ça…
et un type qui dit ça comme ça, c’est un …fait chier…!
Vous êtes mignons sous les coques des bateaux… et Marion, tu en es à combien de cahiers de croquis ?
Number 5!
Mambo n°5 😉
C’est bien joli et ca me fait me demander pourquoi on n’habite pas tous en bord de mer.
Pour les croquis, combien de temps pour dessiner la page avec les poissons?
15min de préparation ( sans la couleur) ! Je te mets les arrêtes avec? Ou juste les filets?
Punaise, moi il me faudrait 3 ans, et ce serait tres tres moche. tu peux l’ecailler aussi steuplai?
Ca a l’air super comme coin votre petite île.
C’est marrant comme toutes les anciennes îles colonies portugaises ont quelque chose en commun, qu’elle soit en Asie ou en Afrique…
Et il est bon le poisson au moins ?
Il nous manque l’odeur des poissons pour vivre pleinement ce moment.
Et que dire aussi sur tes croquis …. WWWWWOUaaaaaaOU