On arrive donc à Tabriz, et forcément, on n’a pas d’argent. Ni pour un taxi, ou un bus pour rejoindre le centre-ville.
En Iran, les distributeurs sont seulement pour les iraniens (Visa, Mastercard et AmEx ne sont pas acceptées pour cause d’embargo). Nous, nous sommes rentrés sur le territoire avec des euros, cachés depuis 4 mois un peu partout dans nos sacs, et qu’on devra échanger au fur et à mesure.
Un monsieur vient à notre rencontre, et ouf, il parle anglais. On deal avec lui un taxi, et avant d’aller à l’hôtel, un passage dans un sarafi, qui sont des bureaux de change privés, avec de bien meilleurs taux que ceux des banques d’état.
On monte donc dans le taxi. Il est trop tôt, tout est fermé. On trouve finalement un mec, qui s’approche de la voiture. La discussion est rapide, on demande le taux (on s’était rencardé avant), on lui montre nos 100 euros, et il sort une énorme liasse de billets.
Et on repart, en direction de l’hôtel, avec 4100000 rials. On a trop l’impression d’être hyper riche !
L’arrivée à l’hôtel nous demande beaucoup de patiente pour discuter avec le gérant. Une chambre, 36000… toman ou rials (parce qu’il y a les 2 monnaies, qui sont les mêmes, juste que le toman est le rial divisé par 10), et douche ?
– Non, sans douche.
– Ah mais douche sur le palier ?
– Non, sans douche.
…
Bref, on finit dans une chambre « tout compris », avec douche : le grand luxe pour 15€.
Mais il est 9h (7h30 – heure d’Istanbul), et elle ne sera libre qu’à midi.
Tant pis, on part se balader dans la ville, qui se réveille doucement, mais tout doucement, à la recherche d’un thé, ou café, ou ce qui pourrait être un petit dej’.
Un monsieur nous avait dit bonjour en bas de l’hôtel, et on le recroise au coin d’une rue, à bord de sa dépanneuse. Et on se retrouve à bord de la camionnette, à faire tout le tour de la ville pour trouver notre petit dej’…
Mais rien. Au bout de 15min, il nous dépose aux abords d’un parc, nous expliquant que là, derrière, il y a un café… il nous file sa carte de visite, nous invite à venir manger chez lui et good bye.
Bien sûr, il n’y a rien dans le parc, alors on remonte vers l’hôtel et on tombe sur un bui-bui des chauffeurs de taxi. 2 thés et 2 brioches plus tard, on se dirige vers le bazaar.
On se perd dans ses ruelles de boutiques de foulards, robes, parfums, crayons, tapis, broderies, graines et viandes, …
Et la ville se réveille. Dehors, les femmes en chador noir sont de plus en plus nombreuses. Ces grands tissus noirs sont impressionnants, et mettent un peu mal à l’aise.
Les boutiques ouvrent, les marchands ambulants déambulent, et nous, au milieu, on n’arrive à rien lire !
Les gens nous regardent beaucoup, nous disent bonjour, nous sourient, et on est pris en photo (même chez Jafar le marchand de photocopies, qui nous offre également deux pêches !)
On passera 2 jours à Tabriz, à se balader dans la ville, prenant nos repères. Et visitant la jolie Mosquée Bleue (Kabud Mosque), le Arg-e-Tabriz…
Dur de se retrouver analphabètes ; si les noms des rues sont écrits avec l’alphabet latin, toutes les devantures peintes ou en néons sont en farsi, et très très peu de gens parlent anglais… heureusement, les gens n’ont pas peur d’aider… mais c’est pas facile ; y compris au restaurant !
Ces deux premières journées ont été difficiles pour Marion, sa condition de femme et son voile en particulier. Mais, on va dire que c’est « un coup à prendre »…
« Mais ça s’envole, ça tient chaud, il faut le remettre en permanence, et surtout… c’est pas moi… »
Mais lorsqu’on a pris le bus et que Brice est monté à l’avant, avec les hommes, et Marion à l’arrière, avec les femmes, la situation nous est apparue si ridicule… et lamentablement triste.
Il a l’air bien difficile à comprendre ce pays… pourtant si civilisé à bien des égards. Et on rencontre heureusement des gens pour nous le rappeler, comme Shahrouz et Shahin dans le train ou Ali, la cinquantaine, qui nous accostera dans la rue et avec lequel on discutera une bonne heure du pourquoi de la révolution devenue islamique, du peuple iranien et de son désir de laïcité et d’ouverture…
Tant de contraste…
Avant de rejoindre Téhéran, on part visiter Ardabil, célèbre pour le tombeau du Sheikh Safi-od-Din.
4h de bus (on est assis à côté, woué !), on galère un peu à trouver à un hôtel, qui sera finalement un petit truc, pas trop mal, mais avec toilette et douche partagés.
Et c’est vrai, on n’avait pas pensé que pour aller se laver les dents, Marion devrait réenfiler manches, pantalon et foulard…
Mais bon, la ville est jolie, il y a des marchands de miel partout, et tout le monde nous dit bonjour, discute avec nous, nous demande d’où nous venons (les touristes ne sont pas bien fréquents dans cette partie de l’Iran), et ce qu’on fait, pourquoi, où et comment. Mais plus qu’un interrogatoire, ce n’est que pure curiosité.
On passe parfois une heure sur le trottoir à discuter, même les forces de police s’y mettent… On nous offre des trucs à manger, on nous donne des cartes de visites, des numéros de téléphone, des embrassades et des rendez-vous dans telle ou telle ville. Toute personne susceptible de parler anglais est utilisée comme interprète ou viendra de son propre gré nous poser deux trois questions avant de repartir.
C’est fou !
Et puis toujours « where are you from ? » « Fran’cé » et les sourires jusqu’aux oreilles, des étoiles dans les yeux ; rien que pour ça Marion recevra deux énormes bises d’une mère de famille – rien pour Brice bien entendu…
Ah et, puis dernière anecdote : l’Iran, c’est aussi le pays du ta’arof, qui est une sorte d’hyper politesse qui consiste à dire you’re my guest au moment de payer. Mais nous, on doit dire « non non » et l’autre insiste et on doit dire « non non », et finalement il dit « bon d’accord », et nous donne le prix.
Mais ça c’est pour tout ! Le taxi, le resto, les photocopies, l’hôtel…
Dommage c’est si beau
Courage Marion tu te sentiras encore plus libre après :))))(((((
Hey you !!
(c’est juste un preuve de mon passage sur le site. J’ai tout lu !! Vas-y pose des questions, tu vas voir).
Les photos sont toujours aussi magnifiques… c’est bien que vous agrémentiez tout ça de commentaires car on passerait à coté de ce que vous vivez (comme la séparation hommes-femmes dans le bus, le ré-habillage de Marion pour aller aux toilettes…) et qui est tout aussi surprenant
J’aime vraiment bien vos photos les copains !! Trop belles a chaque fois
fait peter la foto voilee marion!!!
C’est trop booooooooooooo quand même!
Si tu arrives a tenir un mois comme ça Marion tu es trop forte, Courage et des milliers de bisous.
c’est farsi de fotes vot’ causeri
mais, bon, on comprend quand même, on va à l’essentiel
et ma grand’fie en foulard, trop la classe !
bises bises
évouzétoulà
Par contre a la lecture de votre blog on peut pas vraiment en dire autant, pas d’impression de déjà-vu !!! Suerte…
Bah dites-donc, c’est bien beau!
Et le tuning néon dans la mosquée, même sur une 205 GTI on n’oserait pas.
Punaise le faux meilleur pote frappe encore. Heureusement Brice sera capable de reconnaître la plume de L’homme à l’équerre. Encore une fois, un magnifique pays plein de gens formidable et dirigé par des blaireaux? Amusez vous bien avec Zam. La bise du Cameroun (en espérant que ça apparaisse sur le site cette fois)
Oui vos photos sont chouettes !!
Et c’est trop cool de lire votre blog !
Ça fait ma pose goûter 🙂
Bisou.