Ça décoiffe

J13
Mukhtinat à Marpha
Ça décoiffe

Mukhtinat : 3666m alt.
Marpha : 2677m alt.
28.2km – total : 9h24’

En nous réveillant, nous nous sentons reposés et prêts pour une nouvelle journée.
Contrairement à nombre de randonneurs*, nous savions, dès notre départ de Pokhara, que Mukhtinat ne serait pas la fin de notre trek, que nous avions envie d’aller plus loin, notamment à travers les paysages magnifiques du Mustang. Ce matin, nous sommes encore plein d’énergie et d’impatience à l’idée de découvrir ce que ces prochains jours nous réservent.

Malgré tout, le rythme est lent. Nous tardons à nous préparer, profitant du confort de notre hôtel, et ne partons pas avant 7h30.
La journée s’annonce longue, nous le savons.
Malgré sa fatigue, nous avons convaincu Étienne de pousser un peu plus loin à nos côtés en direction de Jonsom.
Dans notre ligne de mire, Dhaulagiri (8167m alt.) se pare de sa coiffe dorée sublimée par les rayons du soleil matinal, alors que le village est encore endormi dans ces couleurs bleutées et froides.


Plutôt que de suivre la route principale**, nous décidons d’emprunter le chemin de traverse qui rejoint le village de Lubra. La veille, nous nous étions renseignés auprès de l’office des permis du Parc des Annapurna, où la jeune femme au comptoir, nous a confirmé nonchalamment que le chemin était praticable et que les ponts étaient (re)construits. Banco !

Nous avons quelques difficultés à trouver notre chemin aux abords de la gare de bus poussiéreuse, tant il est peu matérialisé. Après avoir passé des amoncellements de déchets, nous joignons le sentier, dont le dessin sinue sur les pentes, en direction d’une crête et d’un massif aux herbes sèches.


Tout autour de nous, le paysage a changé. Ce sont dorénavant des vastes monts arides, où parfois s’allongent des havres aux cultures vertes rayonnant de leurs jeunes pousses.
Les contreforts du Mustang nous offrent un aperçu de cette région difficile d’accès, rappelant le Ladakh et ses plaines infinies, ses camaïeux de terre ocre, orange et or, où les ombres projetées de chaque faille dessinent profondément de fins traits noirs.

Le chemin est dans un premier temps raide, puis grimpe en douceur. Nous sommes totalement seuls, et prenons le temps de la marche pour nous arrêter régulièrement, observant les insectes qui volent dans le silence, les fleurs sauvages et les pompons des arbustes, les couleurs de ce paysage sec, et les poules sauvages qui gambadent à notre arrivée dans ce terrain infini.

En file indienne, nous progressons sur cet étroit sentier, prenant de la hauteur sur la vallée de Mukhtinat, ses plaines vertes aux arbres jaunes et ses villages de terre aux toits plats.
Sur le versant opposé, nous apercevons le chemin menant à Kagbeni, point d’entrée du Mustang, rayant le flanc montagneux d’une ligne horizontale.


Le souffle court, nous arrivons sur la ligne de crête à quelques 3825m alt., où un petit stupa habillé des drapeaux colorés élimés par le vent nous offre une halte et un point de vue parfait.

Nous jouissons d’un panorama à 360°. Nous faisant face, Dhaulagiri veille sur nous. Sur notre gauche, nous apercevons pour la première fois le sommet d’Annapurna I. Derrière nous, les pics de Tilicho et du massif de Thorung dessinent leur silhouette à contrejour. Et sur notre droite, le Mustang interdit nous nargue.



Nous savons que nous ne reviendrons pas ici de ci-tôt et en profitons pour graver ces images magnifiques dans nos esprits.

Nous nous élançons dans la longue descente s’enfonçant vers la vallée de Lubra.


Nous jubilons d’évoluer une nouvelle fois dans un environnement purement sauvage, sans aucun signe de présence humaine aux alentours.
Sans aucune végétation faisant obstacle à notre champ de vision, nous sommes en pleine contemplation du lit asséché de la rivière aux cailloux gris, serpentant parmi des flancs ocres vers la vallée menant à Jonsom, et dont l’amont se perd sur notre gauche au fond d’une gorge. Tout autour de nous, les sommets à la blancheur aveuglante s’élèvent de plus en plus haut.


À mesure que nous nous rapprochons de la rivière, l’inclinaison se fait plus forte, nous louons une fois de plus nos bâtons, Brice utilise son atèle, et nous devons lutter pour réduire notre vitesse et ménager nos genoux et nos cuisses. Le sentier rectiligne se transforme en de raides lacets à la surface glissante. Le chemin longe désormais une paroi abrupte à la géologie hétéroclite. Des pierres rayées de veines minérales de toutes les couleurs jonchent le sol et le bord du chemin. Étienne passe son temps le nez vers le sol, à la recherche de fossiles et remplit ses poches de trop nombreux cailloux.

Nous rejoignons le long pont suspendu qui enjambe le fleuve, pour rejoindre son lit à sec.


Marchant sur des gros galets polis par les flots que l’on imagine violents lors de la fonte des glaces, notre chemin insolite nous fait longer une impressionnante paroi plane où se décroche clairement chaque strate géologique soulevée par les forces tectoniques.

Nous regagnons le versant opposé où le sentier de gravier noir nous mène au bout de trois heures et demi de marche au mignon petit village « tibitine » de Lubra.

Nous aurions adoré y séjourner. Des vergers d’énormes pommes rouges, des maisons aux murs blancs et aux toits plats, des cultures en terrasses tout juste fauchées.



Qu’à cela ne tienne, nous y faisons une pause encas avant de reprendre la route.

En sortant du village, le petit sentier arrive à une bifurcation, un pont traverse le fleuve vers une piste automobile, tandis que sur la même rive, le chemin continue à flanc de montagne.Les balises défraichies nous invitent à rester de ce côté-ci de la rivière.

Le sentier s’élève de plus en plus haut au-dessus du vallon. De nombreux glissements de terrain (dans d’abrupts torrents asséchés) le rendent glissant, et la pente de gravier se fait parfois extrêmement raide à la limite d’adhérence de nos chaussures. Cela en devient extrêmement vertigineux et nous ne sommes pas rassurés de voir que nous continuons de grimper alors que nous rejoignons pourtant la vallée de Jonsom, craignant que la descente soit encore plus raide.

Étienne trouve quant à lui son bonheur dans les éboulis, en glanant de plus en plus de pierres à l’inverse du Petit Poucet, nous ralentissant un peu plus dans notre longue journée.

Accompagnés de Lars, nous le perdons très vite de vue, inquiets par sa disparition subite mais dans l’impossibilité de pouvoir prudemment revenir en arrière. On se dit qu’il doit avoir trouvé de nouveaux cailloux…
Nous rejoignons finalement un petit col. Nous sommes rassurés de voir que la descente se fait plus tranquillement que nous le pensions sur un large terrain rocheux de garrigue.

Nous patientons un long moment dans l’attente de voir Étienne arriver, et alors que nous pensions reprendre la route, nous le voyons au sommet du chemin, clopinant dans l’abrupte descente. Il est au bout du rouleau. La pente a eu raison de son genou et son moral, mais ses poches sont bien remplies.

Nous rejoignons la confluence de la vallée de Lubra avec celle de Jonsom, la large Kali Gandaki, où se trouve la route menant à Mukhtinat.
Le vent se lève subitement. Cette zone est très connue pour ses vents puissants et continus à partir de la mi-journée. C’est exactement au même moment que nous rejoignons le bout du chemin.Celui-ci se termine de manière abrupte. Il semblerait qu’auparavant, le sentier pouvait rejoindre la route… jusqu’à ce qu’une nouvelle percée pour la piste soit faite, emportant une partie de la paroi et les derniers mètres du chemin avec elle sans que personne ne s’en soit soucié***.
Nous nous retrouvons démunis, surplombant la route d’une dizaine de mètres, sans aucun moyen aisé de descendre.
Le souffle tonitruant nous impose de prendre appui sur nos bâtons, la housse de nos sacs vibrant derrière nous.
Nous ne nous entendons à peine.
Dans le lit de la rivière, un groupe de randonneurs venant de Kagbeni nous fait des signes, semblant nous indiquer de passer plus à gauche.
Nous tentons de longer le versant caillouteux, mais le chemin s’avère extrêmement glissant et ne mène qu’au bord d’un précipice d’une vingtaine de mètres. La piètre adhérence et les rafales violentes nous chahutent et manque nous nous faire chuter par-dessus la falaise. Nous faisons demi-tour et nous résignons à faire de l’escalade pour rejoindre la route en contrebas.
Lars et Etienne passent en premier. Marion passe en troisième et est pétrifiée, raide sur ses jambes et ses bras. Etienne remonte pour la soulager de son fardeau, et l’accompagner dans sa descente.
Nous sommes enfin sur la route, qui s’avère être une piste poussiéreuse, où passent à vive allure jeep ou autobus.

Le sentier de randonnée passe un temps par le lit de la rivière et nous permet de couper à travers ses boucles.
Mais à quel prix !

Le lit est quasiment à sec en cette période et le relief n’est pas trop accidenté. Mais nous marchons avec le vent de face. Et ses rafales soulèvent des nuages de sable noir.

Notre visage est balayé par des nuées de silice dans un vacarme assourdissant. Nous nous calfeutrons dans nos chèches, cachant nos yeux derrière nos lunettes de soleil, visage baissé. Chacun à l’impression de marcher dans une bulle. C’est l’enfer.
Et pourtant, c’est beau.
Quand on soulève les yeux, la vallée est magnifique. C’est sauvage. Lunaire.

Ces pénibles conditions créent une atmosphère mystique autour de cette rivière.
La Kali Gandaki est très présente dans les mythologies népalaises, vénérée aussi bien par les Hindous que les Bouddhistes. Prenant sa source au cœur du plateau tibétain, c’est la même rivière qui sépare les massifs de Dhaulagiri et des Annapurna, qui rejoint Pokhara, puis serpente à travers tout l’Ouest du territoire (passant notamment au Nord de Tansen), pour se jeter dans le Gange.

Nous avançons chacun à notre rythme, pour rejoindre Jonsom le plus vite possible et nous abriter du vent et du sable. Les méandres étroits de la rivière nous contraignent parfois à regagner la piste poussiéreuse, mais la plupart du trajet se fait dans le couloir venteux du vallon.

Nous rejoignons enfin la bourgade peu avant deux heures de l’après-midi, et attendons Étienne à l’abri d’un muret.
On a du sable plein les dents. De la poussière plein le visage. Au premier buibui, nous trouvons refuge du bruit, et nous profitons d’une eau fraiche pour nous rincer le visage avec ardeur.
Autour d’un plat de momo et de chowmian, nous précisons nos projets respectifs. Étienne nous quitte. Il a mal au genou et n’est plus motivé. D’ailleurs plutôt qu’un laborieux retour en bus sur les routes défoncées, il opte pour la solution d’un vol de quelques dizaines de minutes pour rejoindre Pokhara. Il va pouvoir survoler ces incroyables massifs.
Jonsom, n’est pas une ville sympa. Quotidiennement battue par le vent, les rues sont désertes et austères*****. Les gens y sont rustres, les rares personnes croisées dans les rues ne se perdent pas en formalités.

Nous trouvons (ainsi que Lars) donc facilement la motivation pour continuer vers Marpha malgré l’heure avancée.
Il est 15h00 quand nous traversons la rivière pour rejoindre la rive sud, et le chemin de randonnée. Ou du moins ce qu’il en reste. Sur cette section, le sentier autour des Annapurna a été totalement délaissé au profit de nouvelles routes poussiéreuses en construction, et nous impose parfois de passer au creux d’un fossé bordé de grillage délimitant des vergers. Ceci, ajouté au vent fort et à la poussière soulevée, fait que nous ne profitons plus de ces dernières heures de trajet.

Dommage, car le chemin nous fait néanmoins prendre de la hauteur, offrant un point de vue nouveau sur Jonsom et la vallée de la Kali Gandaki, et nous longeons une succession de petits villages.
Les rayons du soleil de fin de journée éclairent les sommets enneigés des Annapurna sur notre gauche et nous fait manquer le retour des conifères tandis que nous continuons à marcher tête baissée dans ce paysage minéral.

Le manque de balisage nous fait régulièrement perdre le chemin, et l’heure continue de tourner.
Brice a le moral dans les chaussettes. Le vent nous épuise, manquant parfois de faire tomber Marion d’une rafale surprise au détour d’un virage ou le long de sentiers raides et glissants.

Le trajet met plus de temps que prévu, et le soleil passe derrière les montagnes alors que le balisage nous indique encore deux heures de marche. Il est 16h00.
Découragés, fatigués, nous changeons de plan, faisant le pari qu’il existe un pont pour traverser la rivière, rejoindre la route principale sur l’autre rive et ainsi raccourcir le parcours.

La vallée étant encaissée parmi les hauts sommets, nous marchons désormais dans la fraiche pénombre.
Nous nous réjouissons de trouver enfin le fragile pont suspendu qui nous permet de traverser les eaux grises du fleuve. Les deux derniers kilomètres se font dans le paysage sinistre des gravas et de la boue de la route en chantier***. Cette journée parait sans fin, et pourtant on marche vite, on a hâte d’arriver.
Nous passons totalement à côté du magnifique spectacle qu’un affluent de la Kali Gandaki descendant des montagnes sur le versant sud, a creusé. Le caillouteux lit, aujourd’hui à sec, mesure un bon kilomètre à son impressionnante confluence et grimpe très vite vers les sommets, encore dans la lumière du soleil, comme un entonnoir inversé.
Nous quittons la route principale, et sommes soulagés quand nous passons sous le stupa marquant l’entrée de Marpha, un village très mignon aux habitations blanches.

Harassés, nous déposons nos sacs dans une jolie auberge (conseillée par la bible du randonneur allemand de Lars), aux chambres ultra simples – Lars se retrouve dans une chambre monacale mini triangle – mais à l’ambiance authentique d’auberge d’antan.

Nous ne nous faisons pas prier pour une douche bien chaude, et un dal bhat riche et rustique agrémenté d’une délicieuse tarte aux pommes et jus du même fruit provenant des vergers de la ville, le tout pour un prix raisonnable.
Ce vent nous a épuisé, physiquement, psychologiquement et moralement.
Nous nous faisons plaisir.

‘* Pour la grande majorité des randonneurs, le circuit des Annapurna s’achève à Mukhtinat, une fois le défi du Thorung‑La passé.
Pour le reste, la plupart continue jusqu’à Jonsom à une journée de marche, une petite frange redescend la vallée jusqu’à Tatopani, et une infime partie referme la boucle en rejoignant Nayapul après l’ascension de Poon Hill.
On trouve cela bien dommage d’abréger la randonnée si tôt compte tenu du paysage extraordinaire et atypique qu’offre cette région.
Les paysages de déserts arides ponctués de quelques oasis de verdures des rares villages tibétains sont uniques. Et nous regrettons de ne pouvoir accéder plus facilement à la région du Upper Mustang (limité à 10 jours, requérant un guide et un permis coutant la bagatelle de 500US$ par personne).

L’hétérogénéité du reste de la boucle est aussi intéressante, riche et surprenante que la route entre Besisahar et Manang.

** Cette route permet de rejoindre Jonsom plus rapidement, mais cette dernière s’apparente dorénavant à une voie rapide, où Travelers, camions, bus et Jeep se doublent et se klaxonnent dans de lourds nuages poussiéreux.

*** Le sentier tout au long de la Kali Gandaki étant désormais très peu emprunté par les marcheurs, son entretien et son balisage ne sont pas la priorité de l’office de l’ACAP. De plus, l’amélioration de la route est nécessaire pour désenclaver les populations locales et ouvrir une voie de communication avec le Tibet et plus loin la Chine Populaire, mais elle se fait – comme souvent – au détriment du paysage et de l’environnement stigmatisé.

**** Le Mustang semble riche géologiquement.
Quelques 40 millions d’années auparavant, cette région, aujourd’hui à 3000 mètres au-dessus du niveau de la mer se situait au fond des océans. La subduction de la plaque indienne avec celle eurasiatique a conduit à la formation de l’Himalaya et des chaines de montagnes voisines (d’où la surprise d’y trouver nombre de fossiles marins).
Pour info, la vallée de la Kali Gandaki serait antérieure à ce phénomène.

***** En nous offrant la belle récompense d’une viennoiserie, nous découvrons que les maisons aux murs extérieurs percés de petites ouvertures sont agencées avec un patio central pour pallier le manque de lumière et profiter de l’extérieur sans subir les affres du vent.

Mukhtinat : 3666m alt.
Marpha : 2677m alt.
28.2km – total : 9h24’




J14
Sunday Monday apple day

Et voilà ! Après presque deux semaines de marche et la journée éreintante de la veille, nous décidons de nous octroyer un break. Un jour off, comme un dimanche. Sans réveil ni baskets.
Et on l’a bien mérité ce jour de repos.

Lars a quitté l’auberge de bonne heure – nous nous séparons après 7jours de marche ensemble, et c’est en tête-à-tête que nous nous installons pour un large et copieux petit-déjeuner, sans Tsampa. Œufs, pommes de terre, chapati, miel et chai. Ô luxe !

Marpha est un joli village, installé dans le creux d’une falaise, protégé du vent qui submerge quotidiennement la vallée.

Les ruelles sont étroites, les murs des maisons bien larges, tout comme les toits recouverts de lourds tas de bois. Au premier coup d’œil, on imagine des hivers rudes et froids, à la vue de l’organisation du village et des habitations, collées les unes aux autres.


Nous profitons du calme – le vent ne s’est pas encore levé – pour aller nous balader.
Le village est assez touristique (fréquenté par de nombreux Népalais citadins) mais encore dans son jus et les quelques boutiques installées au rez-de-chaussée des maisons aux pierres blanches et aux fenêtres rouge bordeaux vendent souvenirs, étoles et jus de pommes !
Parce qu’à notre grand bonheur, Marpha est réputée pour ses pommes et cette belle découverte nous permet de donner un goût sucré à notre oisive journée.

Nous errons dans les ruelles aux larges pavés de pierre, passant la tête à travers les basses et étroites portes ouvragées de ces habitations massives.


Au centre de chacune d’elles se trouve une large cour intérieure, où nous trouvons souvent quantité de pommes rouges et vertes attendant d’être vendues, mangées, cuites ou pressées.
C’est ainsi que nous nous arrêtons dans une auberge pour un encas, appâtés par l’épais crumble qui trône en vitrine.

À l’intérieur de cette vieille bâtisse, nous nous installons dans ce patio lumineux qui baigne la pièce centrale d’une chaleureuse lumière matinale, et alors que nous nous délectons de ces pommes presque confites, nous retrouvons Perry et Erin, rencontrés à plusieurs reprises durant le trek (à Besishahar, Upper Pisang, Tilicho et Mukhtinat)
Nous nous donnons rendez-vous pour un goûter en fin d’après-midi.

Nous poursuivons notre balade, longeant les épais murs blancs, et rejoignons le monastère, installé comme souvent, sur les hauteurs du village.
Depuis la terrasse, nous observons la vallée. La région est sèche, et les couleurs de terre et d’ocre prennent largement le dessus sur le vert des quelques cultures et vergers aménagés en contrebas, au plus proche de la rivière Kali Gandaki.



La vue depuis le monastère nous permet de survoler les toits plats de Marpha, où sèchent pommes et herbes aromatiques, et de comprendre la structure de ces habitations. Les poulaillers sont eux aussi installés autour du patio, et chacun va de son activité à ciel ouvert. Les buches de bois, entassées sur au moins un mètre, permettent de soutenir la terre qui recouvre le toit, et limiter l’érosion du vent qui souffle bien plus fort durant les mois d’hiver. Il est joli ce village. Nous nous y sentons bien.

Brice termine sa balade dans la ville en déambulant parmi les vergers chargés de fruits rouges et verts, et dans les venelles étroites du village où la monotonie des murs blancs est ponctuée de pots de fleurs chatoyants et de nids de moineaux.

De retour à l’auberge, nous nous installons à notre tour sur le toit, entourés de drapeaux colorés, profitant du rayonnement chaud du soleil qui peine à compenser le vent frais qui se lève progressivement.


La journée passe ainsi paisiblement, entre croquis, lecture, lessive et jus de pommes et d’abricots.
Marion a pris un peu froid la veille à cause du vent. Ce temps de repos fait du bien, à notre corps, à nos ampoules, et notre tête.

Nous retournons en fin de journée, à l’auberge de Perry et Erin pour une nouvelle part de crumble, et quelques parties de cartes.
Dehors le vent souffle, et nous préparons notre trek de demain.
C’est reparti !

11 thoughts on “Ça décoiffe

  1. Je ne me fais toujours pas à l’idée de ce qu’est devenu le Grand Tour des Annapurnas.
    Et Jomson restera éternellement le point de départ de l’expédition française de 1950

  2. Il y a toujours une récompense reconfortante aux efforts : un rayon de soleil, une jolie petite auberge, et de beaux fruits bien rouges, bien murs, crus, en jus, cuits, presque confits, et de bonnes tartes et crumbles savoureux qui nous font envie! Mais très envie à nous aussi et nous font saliver !!!

  3. Je suis très émue par ces paysages si grandioses, si typiques, si charmants, si beaux, si époustouflants… J’en perds le souffle !!!

  4. Ah, le vent de sable dans la Kali Gandaki, quel souvenir ! Et ensuite l’entrée au Mustang se fait en l’empruntant vers le Nord…..tu tournes à droite, tu prends le pont et hop tu y es !

  5. Coucou les loulous !

    Ah oui. Cette étape n’avait pas l’air de tout repos.
    Comme disait ma grand-mère :  » Il va nous rendre fou c’vent ! »

    Vous ave bien mérité votre pti déj princier.
    Si j’avais su jvous aurais envoyer des golden grahams 😉

    Très joli en effet ce petit village au bout de la tempête.

    Bonne continuation les amis.

Ça vous inspire?