On monte, on monte, on monte.
Mais tranquillement.
Pour continuer vers le Nord, en direction de Phonsavanh, nous avons quelques 450km à parcourir en empruntant la route 1D.
Sur la carte cette route est légendée « pire que tout »… mais on s’est renseignés – cette fois-ci – et on va avoir droit à une route flambante neuve.
On découvre que la puissance de K’rá Diêu a finalement des limites : les grosses montées à 12%.
Et ça, c’est nouveau.
Nous longions depuis le début du voyage le Mékong, profitant des grandes plaines et plateaux environnants. Les faux-plats passent correctement, mais cette première montée, c’est trop.
Nous quittons KongLor pour une petite journée de route. On a seulement 70km à parcourir, mais on a décidé de partitionner ainsi.
120/140km par jour, c’est le max’.
Pour nos fesses et pour K’rá Diêu.
On part tôt le matin, et s’il fait encore froid, on a de belles lumières et un après-midi entier pour se reposer.
Cette première journée est donc tranquille et facile.
Le paysage est vert et montagneux. C’est joli et paisible.
On avance bon train, mais sans précipitation.
On profite du paysage vallonné et des montagnes des alentours, des sabaidee (= bonjour) en bord de route, des enfants à vélo, des vaches ou des cochons qui traversent la route, des papys en moto,…
Mais tout le monde à froid, et tôt le matin, le bon sens dit qu’il fait meilleur au soleil, alors tout le monde dehors !
Notre première étape est dans la plaine. Vieng Thong est un bourg sans grand intérêt. Il n’est ni beau ni moche. Mais c’est souvent comme ça au Laos.
Nous nous régalons dans un resto plutôt vietnamien que laotien. On en ressort la peau du ventre bien tendue.Pour passer le temps, nous passons au Wat dont les ouvriers sont en train de sculpter les battants des volets et les poteaux (les types ont l’air bons, en tous cas ils viennent de Ventiane), on s’achète une pastèque d’apéro et nous enfermons dans la chambre dès le soleil couché.
Il fait froid, et les maisons sont vraiment mal isolées (quand elles ont la chance d’avoir des carreaux aux fenêtres).
Le lendemain, sous un soleil à peine levé dont les rayons ont du mal à nous réchauffer, nous grimpons sur K’rá Diêu.
Après quelques km, la route commence à montrer ses premières courbes et déclivités.
Assis bien sur l’avant de la moto, nous commençons donc à grimper. La 4e est rapidement quittée. Idem pour la 3e.
La 2nde pousse, on est à fond. On passe en 1ère, à fond, ok pour la 2nde, mais en fait, non.
À fond de 1ère, c’est difficile.
Et puis on pose un pied à terre, et on attend que le moteur refroidisse un peu.
Marion commence à monter à pieds. Juste quelques mètres, au prochain virage, c’est bon.
Puis finalement, c’est au 5e virage.
Brice attend un peu plus haut, que l’huile reprenne consistance.
bon bon bon…
Là, ça va pas le faire.
On décide donc de se séparer.
Marion monte dans un camion, afin d’être déposée « après les virages qui grimpent ».
Puis la route redescend, serpente et zigzague. On est rassurés.
Mais un nouveau panneau 12% pointe son nez.
On a compris la leçon.On attaque le stop avant même d’entamer l’ascension.
Marion monte dans un minivan dont les passagers seront malades à vomir sur les routes aux virages serrés, Brice la suit en moto, à fond de 2nde. C’est lent, mais ça passe.
Doucement, nous rejoignons la ville de Thatom.
Comme pour la veille, cette petite ville n’est pas bien passionnante, mais nous passons au Wat, nous nous baladons le long de la rivière et finissons la soirée avec un bol de nouilles qui réchauffe, avant de nous enfermer dans nos sacs de couchage. Brrrr… trop froid !!! (et pas d’eau chaude pour la douche).
Le lendemain, c’est de nouveau de bonne heure que nous partons.
Nous avons étudié la route, on sait à peu près à quoi s’attendre : les virages et les montagnes pointent rapidement le bout de leur nez.
Stop again.
Marion grimpe dans un gros 4×4 conduit par une Laotienne qui ne sait pas à quoi servent les vitesses. On passe donc de la 2nde à la 5e directement, et parfois, on cale : normal.
Au moins, Brice est tranquille sur les routes sinueuses de montagne sur K’rá Diêu.
Nous nous retrouvons dans la petite ville de Muang Khoun et on s’arrête au garage.
Ah… ça faisait longtemps (6 jours sans même serrer un boulon !).
K’rá Diêu a l’air d’avoir souffert des montées. Elle a du mal à pousser, plus de puissance. Elle tousse et semble fatiguée.
On change la bougie, mouais pas mieux…
C’est mauvais signe.
Les derniers km pour rejoindre Phonsavanh – et sa très belle plaine – se font en douceur… et en douleur.
K’rá Diêu semble à bout de souffle lorsque nous arrivons en centre-ville et trouvons un petit hôtel pour les prochains jours.
Ça sent mauvais cette histoire-là…
Epilogue – sous des apparences de galères motorisées, on profite vraiment du paysage et du cadre environnant. Nous sommes seuls sur la route (peu de bule s’aventurent par ces chemins, la route n’est même pas représentée dans le guide) et passons à travers des villages, parmi les champs. On a un aperçu du Laos profond. Celui des gens qui se lavent au puits quand les rayons solaires sont encore chauds (et des petites fesses toutes rondelettes de enfants qui sautillent sous le jet), des femmes courbées sur leur métier à tisser abritées sous les maisons sur pilotis, des écoliers en uniforme qui marchent le long des routes sinueuses pour rentrer de l’école…
On est contents, on a de la chance, l’accueil sur la route est toujours souriant et plaisant.
On est juste tristes d’avoir loupé les brochettes d’écureuils (qu’on voyait sur le bord de la route et pensions retrouver pour un déjeuner plus loin).
C’est sûr, c’est trop dommage pour la brochette d’écureuils!
Des écureuils y en a chez nous si c’est ca qui vous manque!!!!
Peut être une moto neuve?ou moins vielle s’ilk’ra diêu rend son âme au sien.
Vous devez etre bien content d’avoir passé 2 heures chez Decath pour racheter des vestes… C’est joli en tout cas.
on sent bien que ira dieu est à bout de souffle !
on se croirait dans « les feux de l’amour »
vivement la suite !
bises
Toujours sympa les gamins au fin fond du monde qui vont à l’école en uniforme 🙂
Bises
Brice, on voit bien que tu es svelte mais kra dieu n’aurait-elle pas moins souffert dans les montées avec Marion comme chauffeur ? puis vous étiez rassurés de la laisser monter avec un camionneur ?
Bref, sympa vos paysages loin de tout : je remarque que s’ils n’ont pas de vitres dans les maisons, il y a des lignes électriques le long de la route
Super beaux paysages sur cette route ! Magnifique post je trouve.
Et vous vous ètes séparés pour la première fois depuis 2 ans ! Vous avez pas eu peur ? Quels sont vos impressions ? 🙂