Le Nagaland, région aux cultures les plus diverses. On y compte de nombreuses ethnies et à chaque nouvelle ville que nous traversons, nous devons apprendre de nouveaux « bonjour* » et « merci »…
Pas facile donc, mais heureusement les Naga parlent bien anglais et sont très sympa. C’est en tous cas l’expérience que nous ferons à Kohima, et dans la région de Wokha (mais pas de Chocolaterie ici…)
Il est dit qu’il y a plein de jolis villages à découvrir dans cette région, toutes les personnes que l’on rencontre se plaisent à dire que les Naga sont super généreux et accueillants… Mais le tourisme étant quasiment nul dans cette région, il n’est pas trop facile de savoir où aller.
Bon, un peu plus au nord, il y a donc la ville de Wokha… On essaie au hasard de s’y rendre et puis on demandera sur place si il n’y a pas un village sympa dans les alentours.
Nous nous levons donc pour partir à 6h. Le soleil est déjà bien haut**, mais l’air est froid (les trois quart du Nagaland sont situés dans les montagnes). On monte dans notre vieux bus, pas de soute pour nos gros sacs qu’on aligne dans le couloir et que tout le monde enjambe sans rien dire (ça ne fait rien aux gens de marcher sur les sacs, monter sur les accoudoirs, et escalader les sièges… !)
Après un ou deux arrêts pipi dans les villages et quelques heures de route à flanc de montagne, on est déposés à Wokha. Il est 10h30, on a le temps de chercher un petit village pour y passer la nuit.
Les gens ici sont des Lotha, et ils nous viennent spontanément en aide, where do you come from ?, what is your good name ?, where do you want to go ?, …
Et parmi eux, Matthung. Il parle un très bon anglais, il est prêcheur et aussi bassiste dans un groupe de rock… évangélique ! Car autre particularité du Nagaland, la région est presque exclusivement chrétienne (baptiste ou catholique), et les églises poussent un peu partout. Plutôt moches même.
D’après les renseignements glanés, le village de Riphyim semble être l’endroit que nous recherchons – malgré son nom de touristic village.
Matthung nous conduit à notre bus, nos sacs chargés sur le toit, le bus est plein, et c’est là que la partie de Tetris commence. Les marchandises dans le couloir, on se sert sur les banquettes. Rachel qui avait trouvé un confortable sac de riz pour s’assoir, se sent soudainement soulever dans les airs comme une marionnette par sa voisine. Cette dernière tient absolument à ce qu’elle s’assoit avec elle sur la banquette. Rachel voyagera donc tout le trajet entre ses jambes, les fesses sur le coin du siège, les deux bras de sa charmante voisine la ceinturant comme un enfant.
À l’arrivée à Riphyim, on descend du bus accompagnés d’une dame qui habite ici. Matthung l’avait un peu missionné de s’occuper de nous… Les passagers du bus se marrent, surement de la voir embarrassée de s’occuper de 4 laowai… au milieu de rien, mais quand le bus repart, tout le monde nous salue gracieusement.
On la suit jusqu’à la maison de sa nièce, Rose, qui est instit’ dans ce village (elle n’a que 4 élèves, les autres vont à l’école privée chrétienne). Elle parle très bien anglais, et petit à petit, on arrive à la convaincre de nous héberger chez elle et ses parents. Si le village fait bien plusieurs centaines d’habitants, il n’y a pas d’eau courante ici. Il y a la lumière et la télé’, mais pour cuisiner, tout le monde utilise encore le feu de bois, c’est pourquoi la cuisine est toujours en dehors de la maison, pour prévenir de la suie et de la fumée qui pique les yeux.
On se balade, les gens sont un peu étonnés de nous voir dans leur village, on nous demande si on est là pour faire des recherches, … euh non, juste en touriste… mais ils sont tous très aimables et ravis que l’on vienne. Certains nous remercient même. Parfois un voisin passe chez Rose pour s’enquérir de notre présence, savoir si elle s’occupe bien de nous, ce qu’elle prépare à dîner, où nous dormons…
On passe la soirée avec sa famille. Autour d’un bon repas, on papote tous les 5.
La soirée se termine devant la télé, avec la famille et les enfants des voisins alentours, zappant entre des films indiens, des super-productions américaines et une émission type Top Chef et à 20h30, tout le monde va au lit.
On passe la nuit dans une petite pièce fraîche à l’arrière de la maison. Tous les 4 installés dans cette mini room, et réveillés au matin par le porc qui ne dort pas loin, les 3 poules qui se baladent et le soleil qui se lève.
Le sumo (un taxi à 10 places, utilisé pour les endroits reculés) part à 6h pour Whoka. De là, on veut rejoindre la ville de Mokokchung.
Il est 7h quand on arrive en ville. Si le soleil est déjà levé depuis longtemps, les commerces ne sont toujours pas ouverts. On a du mal à comprendre comment cela fonctionne ici. On trouve finalement un café pour un petit dej’ thé/biscuits. Et on attend que la ville se réveille et on se dirige vers la gare de bus.
Ce dernier doit passer vers 10h30… Bon, il est tombé en panne sur le chemin, et n’arrivera pas avant 13h…Nous on attend, on explore les environs, on prend des photos, surtout des gens.
Depuis notre arrivée dans le Nagaland, on a constamment du mal à se figurer qu’on est en Inde.
Les Naga’ ont des traits asiatiques, ils s’habillent à l’occidental et construisent des églises partout…
On se rend compte de la multitude d’ethnies qu’il existe dans ce pays, qui engrange tant de cultures différentes. C’est difficile d’imaginer un pays multiculturel.
En France il n’y a plus qu’une culture unique. On a perdu les folklores et les dialectes…
En Chine, on s’en rendait compte sans trop y faire attention, cela tenait peut être plus du folklore. Mais en entrant en Inde par ce côté du pays, sans pour autant être entourés d’Indiens Hindis, ça nous confronte à cette affirmation identitaire que peuvent mener les minorités dans ce grand pays.
- Fait assez amusant, les Lotha sont eux aussi chrétiens, mais dans leur langue, « bonjour » se dit salam comme en farsi !… bien sûr ils n’en savent rien.
** Pour simplifier le fonctionnement du pays, Dehli impose sur son territoire l’Indian Standard Time (IST ou Indian Stretchable Time comme certains locaux l’appellent parfois quand il nous faut attendre le bus pendant deux heures). Par conséquent, le soleil se lève aux alentours de 5h30-6h et se couche vers 16h30. Pire qu’un jet lag, on aura beaucoup de mal à s’accoutumer à ces horaires, et on trouvera très souvent portes closes aux resto’ après 18h30.
Indian Stretchable Time = J’adore !!
Pourquoi vous avez du mal à vous figurer que vous êtes en Inde ?
Parce que on ne trouve personne qui ressemble à un Abhi’ ici!
L’Inde à laquelle nous nous attendions n’est pas encore là… Mais patience! Tout vient à point à qui sait attendre!
Mais si… Ils ressemblent tous à un Abhi mais avec les yeux bridés 😉
Coucou les chéris
on vous aime
Elo
Test – J’arrive plus à laisser de commentaires – fin de test
Ah si
C’est parce que les gens sont sympas que vous ne vous sentez pas en Inde?
Ma mission, pendant votre séjour indien, est de vous rallier à mes préjugés honteux, de mauvaise foi et aux relents colonialistes. Pas sûr d’y arriver, mais ça se tente 😉 Attention, le pire est à venir.
Bises
On vous a menti, vous etes pas en Inde. C’est les Birmans qui essayent de prendre encore un peu d’argent aux foreigner only.
Vos photos sont bien belles encore.
surtout celle des personnes, elle sont superbe je trouve.
A votre retour, il y aura de quoi monter une expo!
Les photos sont superbes !! Très beaux cadrages sur les portraits ! Bravo aux photographes 😉