Les bus pour le Sud-Est de l’Anatolie étant pour la plupart complets, on a donc été contraints de se rabattre sur une compagnie de bus de second rang… et surprise ! En arrivant sur le quai, nous étions entourés d’hommes, ouvriers ou paysans… Marion sent les regards appuyés ; il y a à peine une demi-douzaine de femmes dans tout le bus… ça sent pas très bon, car si nous avons eu le privilège de prendre une douche avant notre départ, cela n’a pas été le cas de tout le monde à bord.
…mais la nuit ne sera pas si mauvaise et on arrive au matin à Şanlıurfa.
Il est 9h, mais il fait chaud. Très chaud.
Cette région est connue pour être l’une des plus chaude d’Anatolie ; elle était autrefois aride, mais le projet gigantesque du gouvernement GAP a permis de modifier profondément l’agriculture, améliorer l’économie et la balance sociale dans cette région pauvre de Turquie…. grâce à la construction de plusieurs énormes barrages qui ont, au passage, submergé pas mal de villages.
Bref, c’est impressionnant de parcourir cette région sèche sillonnée par quelques larges canaux d’irrigation et de nombreux aqueducs. Et surtout des longs champs verts de coton.
Nous arrivons donc à Şanlıurfa ; il y fait si chaud et sec, que ça en brûle les yeux (env.45°…)
On part se balader, bazaar aux senteurs épicées, des grappes de poivrons pendent aux dessus des étals, les échoppes des commerçants sont pleines à craquer ; le quartier des vendeurs de tabac, celui des couturiers, celui des forgerons, ou des menuisiers… cela pourrait ressembler à n’importe quel bazaar de Turquie à ceci près que les femmes sont désormais à 90% voilées ; on s’enfonce de plus en plus à l’Est et les gens y sont de plus en plus conservateurs (on trouve même des universités et des boulevards Erdoğan…) On entre aussi en pays Kurde… et la nourriture commence à prendre du piquant.
Et pendant qu’on se boit des litres d’eau… d’autres font Ramazzan…
Et nous, on apprend à transpirer… !
La ville est légendairement connue pour avoir été la capitale du Roi Assyrien Nimrod, et c’est ici que Abraham a failli passer sur le bûché pour avoir discrédité les dieux païens. Mais Dieu, sympa comme tout, ne voulant pas voir son fidèle prophète finir en kebap, a transformé le feu en eau, et les bûches en carpes ; c’est ainsi qu’a été créé le lac aux poissons de balıklı göl.
Et tout un super complexe medrese, mosquées etc… ça en jette, les pèlerins sont nombreux, les touristes turcs un peu moins ; et les étrangers se compte sur les doigts de la main.
Pas loin de Şanlıurfa, se trouve l’incroyable site archéologique de Göbekli tepe.
Il s’agirait du plus vieux temple du monde dédié à une quelconque divinité.
Il y a 12 000 ans, l’agriculture n’en était qu’à ses balbutiements, l’écriture existait à peine (on y retrouve des traces des prémisses du sumérien, pensé comme étant la plus vieille écriture du monde), que les hommes du Néolithique ont construit ce site monumental avec des stèles de plusieurs tonnes dressées en haut d’une colline… plus de 6000 ans avant Stonehenge.
Bon, sur place, la scénographie laisse un peu à désirer, et le nouvel abri déçoit un peu et n’autorise pas à faire de belles photos… mais c’est émouvant !
On a aussi profité de notre séjour dans cette région pour aller faire un tour à Harran, la plus vieille ville habitée en continue au monde (en Turquie !).
Départ très tôt en dolmuş, avec quelques villageois et paysans qu’on déposera en route aux bords des immenses coopératives de coton.
Et on a bien fait de partir tôt : on arrive à Harran à 9h30 et le mercure monte déjà à 38°C. Et puis la ville est certainement une des plus vieilles du monde, mais elle n’a surtout pas été modernisée depuis.
On se sent loin ! Des petites maisons en torchis, des routes en terre… peut-être au pays Dogon, ou quelque part en Afrique. Et personne n’a la folie d’être dehors bien entendu.
Là encore, seulement deux voitures de touristes turcs… et nous… on a bien fait de voyager ici pendant Ramazzan… et en plein été !
On trouve aussi les ruines de la plus ancienne mosquée du monde de Turquie…
La ville est belle. Et dire qu’on est à une quinzaine de kilomètres de la frontière Syrienne.
Cet endroit nous donnerait envie d’aller voir de l’autre côté…
Oui, bah restez la !
Je penserai très fort a vous mardi !!!
Incroyables ces villages en tout cas, loins, inattendus…
Gros bisous
Vazy tant pis je fais la relou… aïe les fautes d’orthographe ça pique un peu ! serait-ce la fatigue ?
Merci c.p. de ey.! C’est corrigé, on espère ! 🙂
😉
Harran, pas tip top sur les photos : très aride, pas grand chose… si ce n’est une légère ressemblance avec le village où Luke Skywaker a grandi dans StarAwars
par contre Sanhurfa est très jolie. Le contraste est saisissant avec votre 1ère photo où on découvre un paysage super aride. Malgré un peu de verdure, les canaux et le lac aux poissons : on sent bien que le soleil tape très fort. Depuis que vous êtes au Moyen Orient, je pense que vous avez du vous acclimater : vous êtes parés pour les plus grosses canicules « françaises »
45°! sont fous ces touristes!!
Voyageurs! Pas touristes!
😉
Haran grillé !vous vous fatigué trop les enfants ! Reposez vous les méninges
Bisous
Jeanne d’Arc aurait eu besoin du même coup de main. Deux poids deux mesures, c’est moche ce que tu fais Dieu.
Les locaux ont dû halluciner en vous voyant arriver, non? De plus en plus dépaysant votre voyage!
Etoiles dans les yeux, reves de villes lointaines (mais sans la chaleur etouffantes) et de belles rencontres , regards qui part dans le vagues dans la journee, voila ce que ce blog fait comme effets. C’est marrant d’ailleurs car si on imagine bien la chaleur dans les photos, j’ai du mal a imaginer qu’il fait 38. Mais c;’est peut etre parce que j’ai la clim dans le bureau 😉
c’est vrai qu’on se croirait en pays dogon … incroyable ces paysages !!!
Sympa ce petit voyage dans le temps de Turquie !
Vous voulez pas prendre des photos des barrages aussi ? Ca m’intéresse 🙂