Ultime ligne droite

Chantons sous la pluie

En quittant Naggar ce matin, nous savions que c’était la fin.
La fin de cet incroyable périple de 6 semaines à moto, la fin des paysages infinis, des routes désertes, du calme absolu, des vallées encaissées et des villages isolés.

On ne va pas se mentir, ce voyage a été physiquement éprouvant. Les distances, l’état des routes, la conduite de la moto et l’attirail que cela représente, ont parfois été source de stress – et de frustration pour Marion, et parfois de conflit. Brice ayant moins souffert que Marion…
Mais qu’est-ce que c’était beau. Nous avons adoré nous balader et découvrir ces régions perdues. Et la liberté de pouvoir nous rendre dans ces vallées reculées à notre propre rythme. Rarement nous ne nous sommes sentis aussi loin.
Les Ladhaki sont accueillants, et nous avons eu plaisir à comprendre un peu leur vie.
Les monastères accrochés sur les flancs des montagnes nous ont émerveillés, les cols inhospitaliers franchis, les rivières glaciales traversées, les kilomètres de piste ou de route, les glaciers, les yaks et les marmottes, nous étions lents et évoluions au milieu de ce paysage. Nos poumons se sont nettoyés, nos têtes se vont vidées. On aurait aimé y rester plus longtemps. On aimerait y passer en hiver. On aimerait aussi arpenter toutes ces vallées que nous n’avons pas encore découvertes. Creuser un peu le Kashmir* et y faire des rencontres. Parcourir la Spiti.
Il reste tant à explorer.
En attendant, il va nous falloir du temps pour digérer cette incroyable expérience.
Mais Wouah ! Quelle belle aventure !

Pour le moment, il nous faut rejoindre Delhi – un autre genre d’aventure, plutôt une épreuve, et à laquelle nous aurions bien aimé nous soustraire.
Le compte à rebours a commencé. Nous devons rendre les motos dans trois jours, tandis que notre visa expire dans cinq et que le mauvais temps guette.

Et justement, ce matin, en quittant Naggar, le temps est nuageux. Le ciel est bas et l’ambiance est humide.
Les prévisions météo des prochains jours ne sont pas bonnes. La journée va être longue pour rejoindre Chandigarh, et pourrait s’éterniser en cas de pluie. Nous partons donc de bonne heure.
Nous roulons bon train sur la chaussée déserte serpentant à travers les villages endormis qui se succèdent sur la rive gauche de la Beas dont nous rejoignons le lit embrumé avant de rejoindre la route principale. Cette voie non asphaltée longe la rive droite du fleuve dans un canyon encaissé et est empruntée par nombre de jeep, camions, travellers, motos et bus. Elle est en très mauvais état du fait de son important trafic, et nous retrouvons nids de poule, secousses, cailloux, trous, boue et poussière, ce qui nous fait progresser à un rythme lent. Les 90 premiers kilomètres sont éprouvants, autant moralement que physiquement. Dans ce contexte, nous avons du mal à profiter du paysage – l’appareil photo est même rangé – pourtant très beau et sous un ciel dégagé. Après le tunnel de Aut, les eaux marron de la rivière s’écoulent à grands flots entre deux versants abrupts et luxuriants.

Une fois la petite ville de Mandir doublée, nous avons le bonheur d’emprunter une deux-fois-deux voies en excellent état nous permettant de prendre de la vitesse. Nous déroulons les kilomètres, redescendant progressivement de la montagne. La flore change à mesure que les températures grimpent. Le temps devient lourd et nous retirons quelques épaisseurs de nos vêtements.

La route recommence à serpenter aux alentours de Bilaspur. Le trafic se fait dense. Nous doublons notamment des files de plus en plus longues de camions lents aux freins – obsolètes – crissant en approche des courbes. Ceux-ci n’hésitent pourtant pas à se doubler dans les virages à l’aveugle. Une pratique tout à fait courante sur les routes indiennes et partagées par tous les usagers – ils se moquent des autres**. La pression monte et nous usons d’autant plus de notre klaxon.

Une pause rapide pour le lunch, nous prévenons Amarbir de notre arrivée dans l’après-midi, et le plaisir de le retrouver nous motive pour la suite. Puis nous repartons de plus belle : au loin dans la large vallée, le ciel se charge et rapidement, une pluie chaude s’abat sur nous, se transformant progressivement en un intense orage. La National Highway continue de sinuer dans la forêt et nous sommes désagréablement surpris de noter que les automobilistes aussi bien que les camions fous, persévèrent dans leur conduite imprudente et insensée.

Aussi, pour limiter nos chances d’embrasser la calandre d’un poids lourd, nous choisissons une route secondaire, moins roulante mais aussi moins fréquentée et plus courte.

Il y a en effet moins de monde, et c’est une très bonne chose car c’est désormais un déluge qui s’abat sur nous. La pluie entraine la terre rouge-orangé en torrents créant d’immenses zones inondées.
De gros glissements de terrain se font parfois sous nos yeux, et parsèment la voie de nombreux cailloux charriés par les flots puissants. Cela donne l’illusion que la chaussée se décale sous nos roues et nous restons alertes pour ne pas perdre l’équilibre.

Nous serrons fort le guidon sous le rideau de pluie et roulons au pas le long des murs de terre nus prêts à glisser sur la route pour l’ensevelir. La section longeant des parois abruptes n’est longue que d’une dizaine de kilomètres, mais d’ici que nous rejoignions le bas de la vallée, le danger qu’un pan de terre s’abatte sur nous est bien réel. À mesure que nous avançons, la quantité d’eau est de plus en plus importante. Tout est terre de sienne : les cascades, les rigoles, la chaussée…

Malgré tout, nous avons moins d’appréhension d’évoluer sur cette route, ne croisant quasiment aucun véhicule. Les températures sont douces. Et en dépit de l’averse sans fin que nous subissons, Brice a un grand sourire de plaisir derrière sa visière, bien au chaud et au sec sous son casque et sa veste imperméable – dont il loue les qualités. Au contraire, celle de Marion prend définitivement l’eau qui coule et traverse tout. Marion est trempée jusqu’aux sous-vêtements.

Bien vite, nous rejoignons le pied de la montagne où les eaux sont collectées par de larges ruisseaux et le lit de la rivière en aval. La pluie ne se calme pas pour autant mais, au moins, la route est dégagée et toujours aussi peu fréquentée. Nous traversons quelques jolis villages des plaines du Punjab. La pluie se calme enfin alors que nous nous rapprochons de la capitale. Quand nous rejoignons Chandigarh, l’orage a cessé et le ciel s’éclaircit. En ville, les gens sont en t-shirt et secs, alors que nous ruisselons à travers nos chaussures trouées*** : nous avons l’impression d’être passés dans une machine à laver.
Il est 16h quand nous coupons le moteur des Royal Enfield en face de chez Amarbir.
Le ciel est clair, il fait chaud. On a l’impression d’arriver « à la maison ».
Nous sommes trem-pés. Quelle journée !

Naggar – Chandigarh : 272km (09h34’) – done

Nous sommes accueillis avec le large sourire réconfortant et la petite voix d’Auntie Jasbir et nous nous installons pour les deux prochaines nuits : nous voulons profiter d’Amarbir.
Tandis que nous découvrons que le téléphone de Marion est une victime collatérale de la pluie violente, nos affaires s’égouttent dehors et nous nettoyons la tente nazie.

Notre séjour à Chandigarh se passe simplement, comme à chaque fois, entre bon temps et bonnes bouffes avec notre pote et thés-discussions avec Auntie et Uncle – notamment sur les sujets du moment : la situation au Kashmir*, et nos amis ne mâchent pas leurs mots et ne cachent pas leurs craintes concernant le futur de l’Inde.
Nous profitons de cette ville « facile » pour laver les motos : la mousse, le jet, … elles ressortent clinquantes et prêtes pour le dernier trajet tant redouté.


107.7 FM

C’est plein d’appréhension concernant cette dernière section de route que nous quittons Chandigarh aux aurores ce Samedi 17 Août. On s’en doute, ça ne va pas être drôle.

Nous laissons la ville sans encombre, la route semble bien plus facile aujourd’hui qu’il y a 6 semaines, alors que nous débutions notre périple à moto, par 40°C, entre poussière et vent lié à l’arrivée prochaine des moussons.
Ce matin, il fait bon, il n’y a pas trop de monde et nous roulons presque paisiblement sur cette large autoroute. Nos fessiers, engourdis par l’absence de secousses et rebonds, nous imposent quelques pauses chai. On s’étire, on se rafraichit et on se désaltère avant de repartir.

Les nuages sont en embuscades au-dessus de nos têtes.
À mesure que nous progressons en direction de Delhi, le trafic s’intensifie et nous entrons en « Zone de Haute Concentration ».
À travers les intercom de nos casques, nous démarrons une vaste et longue session de jurons et d’injures. L’absence de logique et d’anticipation des autres chauffeurs nous rend extrêmement vigilants mais tout aussi nerveux.
Nous nous amusons de quelques « Trafic info route, bonjour. Un tracteur est signalé à contresens au kilomètre 22, suivi d’un piéton en balade sur le terre-plein central au kilomètre 22,5. Attention au kilomètre 23,5, un pneu à l’abandon trône au milieu des voies et au kilomètre 24, un chauffeur s’est arrêté sans raison apparente et semble faire marche arrière. Au kilomètre 25, on nous signale la suppression de l’autoroute pour raison inconnue, et au kilomètre 26, un vendeur de ballon a installé son stand, tandis qu’au kilomètre 27… »… tous ces incidents qui relèvent de l’exception chez nous, quand ici tout arrive en même temps sur quelques kilomètres**.
Les véhicules se collent les uns aux autres. On ne sait plus s’il faut doubler par la droite ou la gauche. Il est commun de rouler à cheval sur deux voies… même si la chaussée est libre. De nombreux dabah (stand-resto’) parsèment les bords de la route, mais il n’existe aucune voie pour y accéder en toute sécurité. Seulement des trous dans le grillage, débouchant sur un fossé de terre qu’il faut traverser au pas.

Il faut être constamment attentif.
Ce trajet est éprouvant.
En nous rapprochant de Delhi, de longues sections sont encore en travaux. Ceci entraine des revêtements inégaux (avec parfois des marches d’une dizaine de centimètres), des restrictions de chaussée dans lesquels chacun se bouscule – littéralement : à deux reprises, les véhicules nous ont tant collés que nous étions en contact, et ceci à plusieurs dizaines de km/h.

Heureusement, il ne pleut pas, sans quoi ce trajet aurait encore un peu plus eu un goût d’enfer.

Nous arrivons à l’énorme déchèterie de Ghazepur que nous avions été horrifiés de découvrir lorsque nous avions quitté la Capitale. Cette fois-ci, nous avons l’opportunité de rouler au plus près de cette montagne de déchets que le périphérique nous fait contourner. Nous profitions ainsi d’une vue plongeante sur les eaux noirâtres du large canal qui la borde, du ciel gris, des oiseaux et des odeurs. Le Ladahk nous semble si loin…
Nous entrons dans Delhi, accompagnés de longs moments dans les embouteillages. Il nous faudra 2h pour rejoindre notre hôtel, où nous arrivons exténués mais pas peu fiers d’être arrivés à bon port sans encombre.

Chandigarh – Delhi : 308km (05h41’) – done

Pas trop de temps à perdre, nous devons rendre les motos à Rana. Cette dernière est dure en affaire et ne prends à sa charge que peu des réparations que nous avons entrepris. Enfin… 80€ de frais de garage sur deux motos en 6 semaines, nous ne nous plaignons pas.
Nous reprenons notre caution et laissons nos deux compagnons derrière nous après 3929 km parcourus ensemble.
Nous sommes soulagés de ne plus avoir à circuler dans Delhi à moto, contents d’avoir réussi ce voyage de 6 semaines sans casse – ni pour la moto, ni pour nous, tristes d’avoir quitté ces fabuleux paysages du Nord de l’Inde, et un peu perdus de nous retrouver à nouveau piéton.

Nous rentrons dans notre quartier trépidant pour nous enfermer dans notre chambre, au calme – sans pour autant oublier de boire un grand verre de jus de canne à sucre au passage – et organiser nos affaires.

En effet, que faire de notre équipement, de nos casques, de nos vêtements chauds ?
Nous réfléchissons à d’hypothétiques projets en Inde alors que nous sommes épuisés et en pleine phase de révulsion. Pas facile de nous projeter.
Nous cogitons et décidons finalement d’envoyer nos vêtements chez nos copains à Mumbai, et de laisser nos encombrants casques et gants à Delhi. De tous nos contacts, seul Richard répond à l’appel en cette période estivale. Super sympa, nous l’avions rencontré rapidement chez Rana il y a quelques semaines. Comme de nombreux autres expat’, il a succombé au charme d’une ancienne Royal Enfield. Nous étions alors restés en contact. Il est en vacances en France pour le moment, mais nous le savons installé en Inde pour le long terme. Il nous propose ainsi de déposer nos affaires directement dans sa maison… car oui, Richard habite une spacieuse maison, au cœur d’un jardin luxuriant, dans un quartier chic de New Delhi.
Petite course en taxi rapide à travers les larges avenues bordées d’arbres et encore désertes en ce dimanche matin. Nous déposons le colis à la charmante maid et passons notre dernière journée à l’hôtel, avant de nous offrir un très bon thali de départ dans la frénésie de notre quartier surpeuplé.


Du mauvais pied

C’est aux aurores que nous partons pour la gare d’Old Delhi.
La rue qui vibrait encore quelques heures auparavant est déserte, alors que nous sautons dans un autorickshaw (après que Brice ait marché/étalé/glissé sur une belle bouse de vache indienne).

Nous arrivons à la gare en avance. Nous pensions avoir eu le nez creux en trouvant le seul train reliant la capitale indienne à Banbasa, poste frontière tranquille dans l’Uttarakhand. Notre place en assis-mou avait même été directement confirmée à l’achat.
En gros, on avait bien préparé ce trajet pour qu’il se déroule dans les meilleures conditions.

En arrivant à la gare, on apprend que notre train à plusieurs heures de retard.
Si sa gare d’origine est bien Delhi, le convoi serait bloqué en transit par des coulées de boue quelques états en amont. Mince.
Refrain : Quand ça ne veut pas…
On se met donc en quête d’un petit-déjeuner. La gare n’est pas bien achalandée, notamment si tôt. Nous nous rabattons sur un thé aqueux au Mc Donald. Oui, il n’y a aucun stand de chai dans la gare…
Refrain : Quand ça ne veut pas…

Nous faisons régulièrement des allers-retours vers le bureau du chef de gare, qui étend le temps d’attente à chacune de nos visites.
Nous prenons notre mal en patience, installés sur les assis-dur du Mc Do, puis décidons d’aller nous poser dans la salle d’attente de la gare. Brice part un instant aux toilettes, et en regroupant nos affaires quelques minutes plus tard, nous réalisons que la besace de Brice a disparu…
Portefeuille, passeport, appareil photo. C’est l’angoisse.
Refrain : Quand ça ne veut pas…

Nos cœurs battent à 3000 à l’heure.
On regarde autour de nous, on fait le tour du tout petit resto’, le gérant nous voit nous agiter, on lui explique, on refait le tour… tout ça en l’espace d’une minute… quand on aperçoit le sac posé sur une table, près de la porte d’entrée.
Comme à Bangkok il y a quelques années alors qu’on s’était déjà fait voler cette besace, le voleur, que l’on qualifiera de bienveillant ne s’est servi que des Roupies, et nous a aimablement rendu le reste. Sympa le larron ! On voyait déjà la journée à Delhi, à l’ambassade de France et à l’immigration, les coups de fils aux banques, le billet de train perdu et les prochains jours surbookés… la veille de notre expulsion du pays.

Plus de peur que de mal donc et nous nous remettons bien vite de nos émotions, louant la gentillesse de notre voleur.

Après avoir visité une nouvelle fois le chef de gare qui nous annonce encore du retard, nous décidons de passer par la Poste pour envoyer notre colis à Mumbai (que nous comptions poster depuis Banbasa).
Nous n’avons plus d’argent et nous galérons – aujourd’hui exceptionnellement, on ne sait pas pourquoi – à retirer des sous. Aucun ATM ne veut de nos cartes, ou ils sont vides, ou ils bug, ou la banque est fermée.
Refrain : Quand ça ne veut pas…

Après de multiples essais et le portefeuille de nouveau rempli, nous nous dirigeons en direction du bureau de poste indiquée à seulement 5min à pieds sur la carte. Le bureau mentionné n’existe plus, et a été déplacé 20min plus loin (pour rappel, il fait hyper chaud, la rue est en travaux et la ville de Delhi est peuplée par presque 30 millions d’habitants qui semble s’être tous donnés rendez-vous dans le quartier).
Refrain : Quand ça ne veut pas…
Une fois la Poste trouvée, le charmant monsieur du guichet ne veut pas prendre notre colis, qui ne semble pas bien fait selon les normes indiennes.
Refrain : Quand ça ne veut pas…

On réussit après explications et supplications à lui imposer notre paquet – on prend le risque que ça n’arrive pas nous dit-il… En même temps, même avec un colis conforme, on n’est jamais vraiment certain que ça rejoigne le destinataire, et regagnons en vitesse Old Delhi, où le chef de gare nous annonce deux nouvelles heures supplémentaires de retard.
Refrain : Quand ça ne veut pas…

Cette journée n’est définitivement pas la plus agréable.
L’Inde teste notre patience. Nous ne sommes même pas énervés.
Nous pratiquons la relaxation du Om, enseignée par Marcus alors que nous étions dans le confort de cette maison WoW, entourés des copains. Nous repensons à ces trois derniers mois. Mumbai, accompagnés et chouchoutés par Michael et Johana, les incroyables grottes Ajanta et d’Ellora, les ghats de Maheswar, Indore et Bhopal, les boites de nuit, la finale de cricket, les mangues et toutes ces personnes rencontrées, le palace de Bundi et ses ruelles aux façades bleues, l’accueil des Kashmiri, de Odile, Rashid et Farah, les vallées de Zanskar, de l’Indus, de Lingshed, et puis Manon et Sjoerd avec qui on a partagé une partie de ces six dernières semaines.

Il est 15h quand le train arrive en gare.
Refrain (variante) : Quand, enfin, ça veut!

Nous quittons Delhi avec simplement 9h de retard – quand on pense au tollé qu’engendrerait un retard de la sorte en France…
Assis dans notre wagon incroyablement calme (le train est vide, c’est fou !), nous observons le paysage qui défile. Nous avons encore 9h de route, la journée n’est pas terminée, mais nous sommes désormais en bonne voie. La lumière est belle. Le train est silencieux. Delhi s’éloigne.
Ouf !

Le train n’étant pas assez en retard, c’est à minuit que nous sommes déposés dans la micro gare de la micro ville de Banbasa, et nous nous mettons en quête d’un hébergement parmi ses ruelles mal éclairées. Le climat est chaud et moite et nous rencontrons ainsi quelques locaux installés sur des takht à l’extérieur. Dans ce cadre sinistre, ils nous aident à trouver une chambre – trop chère et humide, où nous nous précipitons pour une douche régénératrice et une courte nuit, car demain, on change de pays !
Youpi !

 

 

‘* Cela fait aujourd’hui trois mois que le Kashmir est coupé du monde. Peu de communications, pas d’internet et de liberté. Et toujours aucune nouvelle d’Odile depuis.

** Les chiffres – en augmentation – de la mortalité due aux accidents de la route font froid dans le dos : près d’un million de morts par an. Les usagers de la route aussi bien que les piétons ne font pas preuve du bon sens de nos sociétés, et sont imprudents. Les campagnes de prévention et d’éducation sont timides, les forces de l’ordre n’ont aucune influence. Il n’y a aucun respect de l’autre sur la route, ni aucune anticipation.

*** Les Palladium de Marion – autrefois noires – auront tenu plus de cinq ans et demi !
Elles ont eu la vie dure au cours des derniers mois, néanmoins, Marion a toujours loué leur adhérence et leur confort. Après de nombreux rapiéçages, il est désormais temps de les laisser derrière nous.

4 thoughts on “Ultime ligne droite

  1. Oh oui, quelle belle relation !
    Heureusement que l’on ne sait pas toutes vos péripéties, que l’on ne découvre que plus tard, et dont certaines nous font bien trembler …

  2. Bonjour les amis ¡!

    Mon dieu… être accueillis par la « civilisation » par une montagne d’ordure… Je ne sais pas comment vous avez fait pour ne pas péter un câble et repartir aussi sec…
    En tout cas chapeau. 4000km sans encombre grave, ni accident, ni noyade de Royal Einfield dans la rivière, ni de « j’en ai marre je rentre en hélico »…vous êtes au top !

    Mortelle la vidéo. Dommage qu’on voit que Marion force rouge 🙂 En tout cas on voit bien qu’au début elle n’est pas sereine, et au fur et à mesure des km, elle passe même les guets sans freiner 🙂 🙂
    Le bruit de la pétrolette m’a bien fait rire. Surtout au début. Et puis j’ai entendu le bruit du van de vos potes, et là je me suis dit: respect… il faut le faire…c’est pas un scooter mais quand même…
    En plus j’ai reconnu plein de site. J’avais l’impression d’avoir voyagé avec vous.

    Dommage que ça se finisse. Mais vous devez être épuisés. En même temps ces 6 semaines sont passés vite… ce qui est bon signe !

    De nouveau bravo pour cette merveilleuse aventure dans l’aventure au Ladakh !

    Bisous !

    PD : Pas cool le voleur… il va se réincarner en raton-laveur celui-là ! Heureusement pour lui qu’il vous a rendu le sac avec les papiers, sinon il aurait pu se réincarner au moins en pigeon…

Ça vous inspire?