Il est donc temps de quitter Delhi. Dinesh nous accompagne à la gare qui est trop loin et trop ridicule ! Une gare de campagne, avec 3 quais donnant sur un passage à niveau.
Un vieux compartiment sleeper, personne dans le wagon. C’est parti pour 5h de voyage. Sortir des faubourgs de Delhi prend du temps et nous ramène à la réalité de ce pays, avant de prendre de la vitesse à mesure qu’on traverse les plaines de l’Haryana et du Punjab.
À l’arrivée à Chandigarh, on est attendu non pas par Marie et Vincent (ni Dinesh d’ailleurs), mais par Amarbir et Parambir, nos deux hôtes CS. Ils sont Sikhs, et donc n’arrivent pas la tête nue.
On découvre alors tranquillement cette ville, projet un peu mégalo de Nehru et Le Corbusier. La ville n’a rien d’une ville indienne comme on en a déjà traversé pas mal.
Ici, le plan urbain est quadrillé par secteur de 1200m par 800m, numéroté de 1 à 60 (sans le numéro 13).Ici, il y a des allées bordées d’arbres, des routes bordées d’arbres et des pistes cyclables bordées d’arbres.
Tout est rangé, organisé, calme. Il n’y a pas de vaches au milieu de la route. On se dit que c’est parce qu’on est plutôt en territoire Sihks. Mais peut-être qu’ils se sont rendu compte ici, que ça encombrait la rue une vache…
Et nos deux amis Sikhs, qui nous hébergent chez papamaman, nous en apprennent beaucoup sur cette culture qu’on ne connait pas.
Ils ont la classe et le matin, c’est avec des yeux bien ouverts qu’on les observe s’enrouler la tête dans ce grand turban.
Parce qu’en dessous, ils ont plein de cheveux, des cheveux et une barbe qu’ils n’ont jamais coupés.
Et pour pas que ça fasse « dégueu’ », il est de tradition de cacher ses cheveux, et de coiffer, enrouler et clipser sa barbe.
Il n’est pas rare de croiser un Sikh avec un grand ruban autour de la mâchoire : nous, on croyait qu’il avait une rage de dent. Mais non, il modèle juste sa barbe et sa moustache quelques minutes avant d’arriver au bureau.
Bien qu’ils aient longtemps été persécutés, les Sikhs (religion née vers 1500 autour d’un Dieu unique et une dizaine de guru) n’en demeurent pas moins un peuple pacifiste… mais aussi un peuple guerrier, ils sont les garants des libertés et des religions.
Ils sont contre le système de castes, et on donc choisi de modifier leurs noms de familles pour faire disparaître cette distinction.
Des guerriers pour la paix et l’égalité quoi (!!) !
Ils ont la réputation d’être de fiers et vaillants combattants… et quand Amarbir retire son turban et que ces longs cheveux tombent le long de son dos, on se croirait face à Khal Drogo le seigneur de guerre Dothraki.
(Mais ils sont mignons nos deux guerriers parce qu’en vivant chez papamaman, ils se cachent encore pour aller picoler le soir !) Et qu’est-ce qu’ils sortent !
Mais l’hospitalité est un des fondements de leur religion. On se sent bien ici, on est très bien accueilli, on rencontre leurs amis, la famille, et on prolongera donc notre séjour à Chandigarh.
(oui, on a un peu du mal à bouger ces derniers temps !)
Dimanche matin (réveil à 5h… alors qu’on s’est couché à 2h…), le papa nous a tous inscrit pour une rando’ en forêt.
Nous partons donc, en famille et un peu claqués, pour une balade de 8km. À l’arrivée à la réserve naturelle, on réalise que c’est un petit évènement cette rando’. Nous devons être une cinquantaine… Bien sûr, on ne croisera aucun léopard…
Mais on finira en photo dans le journal local !
C’est un dimanche tranquille qui se déroule et se termine par un repas de famille/potes le soir.
Petite soirée à regarder des photos, papoter et manger.On dit au revoir sur le pas de la porte. Demain, c’est lundi, il y a école !
Et même à 8000km de chez nous, le rituel est le même.
Donc lundi, nous on n’a pas école, mais on profite d’être dans une ville dans laquelle il est bon de marcher pour faire des km ! Il y a bien sur quelques bâtiments Corbu’ (ou Jeanneret, ou d’autres architectes qui ont travaillés avec lui), mais dans la ville il est parfois difficile de les distinguer des nouveaux. Parce qu’on construit encore aujourd’hui du « style Corbu’ ». (oui, il vient du passé lui…!)
On s’inscrit pour pouvoir visiter la Cour de Justice, le Parlement et le Secrétariat.
Tous les trois ont plutôt mal vieillis. Il faut dire que le béton brut, ça n’aide pas beaucoup. Parfois, les peintures ont été refaites… et ils ont oubliés de mettre du scotch pour ne pas déborder.
Et puis, il faut le dire, Corbu’ n’avait pas pensé qu’on poserait des gros blocs clim’ en façade…
Mais on s’imprègne de Le Corbusier.
Les rampes, les coffrages de béton, les ouvertures, la lumière, la couleur, le Modulor, les fresques, …
C’est graphique et réfléchi.
La visite est intéressante. Le Musée d’architecture aussi qui explique l’aménagement urbain. Le Musée Le Corbusier aussi. En gros, c’est une star ici !
Même à l’université, le mobilier était Corbu’, jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il disparaissait à fur et à mesure !
Bref, on réalise que c’était un peu ville test ici. Il n’y avait rien que des champs auparavant. Les architectes ont du se faire plaisir à concevoir une ville nouvelle de A à Z.
Il y a un côté Sim City parfois, Truman Show. Ou comme dans Mon oncle de Tati.
Ça semble parfois trop parfait.
Et c’est déroutant de voir ça ici.
La ville a le taux d’alphabétisation le plus élevé d’Inde. L’IDH et PIB par habitant sont aussi excellents. L’air est bon et les arbres sont contents.
Cette ville semble parfaite. Il y fait bon vivre, et tout le monde nous le répète.
Mine de rien, ce projet est novateur sur de nombreux points, les zones résidentielles calmes et bordées de parcs, ça n’est pas que pour les riches, et il y a 50 ans, donner l’accès à l’eau courante, à l’électricité, au tout à l’égout, c’était incroyable même chez nous…
Alors dans ce pays c’était une révolution.
C’est incroyablement hors du temps, hors du lieu…
Chandigarh, c’est pas l’Inde.
Malgré cela, on voit des quartiers plus pauvres et quelques mini bidonvilles.
Et pour critiquer un peu, on a même du mal à trouver nos petits tea stall de la rue, qu’on aime tant !
On découvre avec Amarbir et Parambir des bars sympas (avec des meubles Corbu, normal !), et quand la soirée semble terminée, on monte en voiture pour aller se bâfrer de biryani et de club sandwichs dans un hôtel deluxe (potatos – pour le CJMM) !
Cool de faire la fête entre amis, on profite aussi du Punjab pour découvrir sa gastronomie riche (poulet au citron et à la crème… trop bon !), on vit au rythme de nos hôtes.
On marche, on visite, on papote, on écoute.
Note 1 : Chandigarh est réellement une ville à part en Inde… On y trouve même deux Décathlon alors qu’à Delhi il y en a… zéro.
C’était un bourlingue tout pour papa ,non ?
Où comment trouver exotique ce qui chez nous est quasi normal.
Et vos potos, quand ils picolent, ils sont amnésikhs?
Bises
Eh eh eh.
Est-ce que vous lui avez dit « confisquez ce que vous avez dans les mains » au mec de la troisième photo?
coucou,
on en avait parlé avant, ils ne connaissaient pas Corbu… pfff, enfin maintenant, ça c’est fait
oui, c’est bizarre de voir ça « là-bas », je vais revoir la cité du fada dans quelques jours, c’est moins loin…
en tous cas, même en « bavant », les couleurs semblent être celles d’origine,
et comme elles sont « bien » propres, ça fait passer le béton vieilli,
du coup, ça fait comme si c’était fait exprès, « la belle peinture avec le moche béton »
presque élégant
sacré bonhomme, ce corbu, enfin pas tant que ça d’ailleurs, un peu collabo, un peu antisémite, mais l’ensemble de son oeuvre », dont le modulor, le « rachète », un peu, quand même
ça laisse un « drôle » de goût dans la bouche, aussi
rien à voir, mais ça doit sentir bon sous le turban, 1,50m de cheveux épais, coincés toute la journée par 40°c !
on ouvre les fenêtres le soir quand on l’enlève ! pire que des pieds !
bises bises
un adepte, « tatoué »
Onéici!
Alors? Amritsar!! L’attente est insoutenable 🙂
Bah ouais, vous êtes pas au Népal j’espère?!
Ils sont trop au top les Sikhs !
Tu as oublié de dire que leur religion affirme l’égalité entre femme et homme, et que il y a toujours une cantine pour les gens dans le besoin à rattachée à tout leur temple.
Mouai… Pour l’égalité, c’est sur le papier, car on reste en Inde quand même… Mais c’est vrai qu’ils ont un bon sens de l’entraide et de la charité…
Mais…. badoloum! T es super svelte!! le bonjour de zitoun et zitounette!