[Info pour ceux qui sont perdus : cet article relate nos premiers jours à Kyoto.
Nous y sommes arrivés le 1er Avril* dernier. Plus d’info sur la carte à ce lien]
Il pleuvine quand nous quittons notre appartement d’Osaka.
C’est une nouvelle étape qui s’annonce et nous sommes un brin excités quand nous rejoignons les quais du métro pour gagner la gare principale d’Umeda.
Prendre un train, entre ou au sein des villes, n’est pas une mince affaire. Au-delà de l’obstacle de la langue, il faut comprendre que plusieurs compagnies distinctes, privées et indépendantes co-existent et tissent des réseaux qui s’entremêlent. Dans la lecture de cet enchevêtrement complexe, il faut alors trouver la ligne et la station la plus commode.
Dans notre cas, c’est celle de la compagnie Hankyu qui nous mènera à bon port parmi la dizaine de gares de train existantes à Kyoto (et bien plus encore à Osaka).
À vrai dire, ce n’est pas un grand départ non plus. Kyoto se situe à moins de 60 km d’Osaka et, alors qu’il nous faudrait plus de deux heures en assis-dur-bruyant en Inde, nous arrivons à Kyoto exactement 38 min après être partis. La ponctualité japonaise.
Les bus sont annoncés pour des trajets de 2h41, et les trains sont légendairement à l’heure (même si en creusant un peu, on réalise que ce n’est pas si vrai).
Ainsi, bien assis dans notre train de banlieue briqué comme un sou neuf, nous avons à peine le temps de profiter du paysage qui défile sous un ciel de plus en plus chargé.
En arrivant à Kyoto, après une dizaine de minutes de marche sous la pluie, nous retrouvons notre hôte Takuya.
Très sympa, ancien snowboarder semi-professionnel, il a pas mal voyagé et parle un peu anglais. En tous cas, il fait des efforts.
Il nous accueille simplement, nous donne des dizaines d’explications de sites à visiter**, de festivals à ne pas manquer, de restaurants locaux où nous délecter. Nous serons bien dans ce petit appartement pour les dix prochains jours.
Et dix jours ne seront pas de trop car Kyoto est une ville riche de patrimoine, temples et parcs, et nous voulons nous donner le temps de nous y balader.
En effet, Kyoto fut l’ancienne capitale impériale du Japon de 794 à 1868, connue sous le nom de Heian-kyo (« Capitale de la paix ») avant que la famille impériale s’installe à Tokyo sous la Restauration Meiji.
Elle reste aujourd’hui, avec ses palais impériaux, ses milliers de sanctuaires shinto et de temples bouddhistes, ses jardins, ses ponts et son architecture, le cœur culturel et religieux du pays. De nombreux sites patrimoniaux sont classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Nous voici ainsi avec une liste longue comme le bras de visites et balades possibles. Entre nature et culture, tradition et modernité.
Quelle chance nous avons.
Mais aujourd’hui, la pluie et le froid freinent notre témérité, et notre seule mission est de remplir le frigo, car ce soir, nous recevons à diner !
Valentine et Johan sont arrivés à Kyoto quelques jours plus tôt. Et comme nous avons la chance d’avoir un appartement confortable agrémenté d’un salon, nous décidons de passer cette dernière soirée ensemble « à la maison ».
Et c’est cool de partager encore un peu de temps avec des copains, alors même que nous venons d’arriver dans une ville que nous ne connaissons pas encore.
Nous habitons en plein centre, dans un quartier résidentiel.
La ville de Kyoto (1.5 millions d’habitants) s’étend dans une plaine contenue à l’Ouest, au Nord et à l’Est par des montagnes aux forêts laissées vierges (on comprendra plus tard que construire à flanc de montagne dans un pays aux tremblements de terre fréquents, n’est pas très malin).
Les nombreux affluents de la Yodo-Gawa traversent cette plaine de leurs flots placides. La ville possède un plan en damier (repris du modèle de la capitale de l’Empire Chinois de l’époque – Chang’An, l’actuelle Xi’An). Et c’est au pied des montagnes boisées que se trouvent une profusion de temples et monuments, que nous allons prendre plaisir et le temps de découvrir.
Takuya – et sa femme Kahori – nous ont prêtés une paire de vélos, moyen de transport idéal pour parcourir la ville de long en large***.
Car comme à Osaka, une fois les grandes artères doublées, nous circulons dans des rues (parfois à peine plus large qu’une voiture) peu fréquentées, aux maisons d’un étage ou deux.
Et le vélo nous permet de nous projeter beaucoup plus loin que si nous évoluions à pieds, tout en prenant néanmoins le temps de la découverte, et nous autorisant des pauses intempestives.
Cette continuité dans le déplacement nous permet d’observer l’organisation des différentes communautés, les frontières sociales et de noter les détails aussi bien culturels qu’infrastructuraux, ainsi que la croissance de la ville et de la modernité et son interaction avec l’Homme.
Dans le quartier central dans lequel nous nous habitons, nous trouvons quelques immeubles de plusieurs étages, le tout entouré de vieilles maisons. Des édifices traditionnels en bois avec de belles toitures en ardoise noire. Les maisons les plus pauvres sont en bois ou en tôle.
Le long des grandes avenues, de très hauts immeubles un peu tristounes bordent les larges trottoirs.
Alors qu’en nous éloignant du centre, nous rejoignons les quartiers périphériques où des édifices modernes ont exclusivement envahi le paysage.
Le préfabriqué semble être la méthode de construction généralement plébiscité, et l’austérité des façades est de mise. Une fois encore, les couleurs lumineuses des maisons en Inde nous manquent cruellement.
Pour les plus chiches des maisons, les façades sont en matériaux plastiques, peu colorés. La surface au sol est restreinte et tout est calculé au millimètre. Le garage est parfois à peine plus large que la voiture et souvent plus court. Les plus chanceux ont un petit jardin, mais on retrouve dans la plupart des cas une profusion de pots de fleurs au pied des murs, seule transgression au cadastre rigoureux.
Les plus riches se permettent des matériaux plus nobles, et la surface de la maison est quelque fois plus étendue. Les jardinets aux arbres bien entretenus occupent tout de même le devant des façades.Mais ici rien ne déborde. Ni la voiture, garée au centimètre près, ni la bordure de pelouse ou la branche de l’arbre taillée.
Et dans ces rues si calmes, les adultes palabrent tranquillement et les rares enfants jouent sans risque.
Nous nous arrêtons, au gré de nos déambulations dans les quelques temples devant lesquels nous passons. Architecture atypique à la solide charpente de bois sombre, coincée au milieu des habitations, ces derniers rompent avec la modernité qu’affichent les maisons alentours, le bâtiment administratif ou celui des moines.
Toits en tuiles anthracite, tori ou porte de bois foncé, lanternes en papier, et toujours ces sanctuaires qui abritent la ou les divinités, quelques rubans de couleurs, de l’encens et des offrandes.
Les voies ferrées sont omniprésentes. Elles traversent les quartiers soit en viaduc sur d’épais poteaux de béton, soit à hauteur de rue.
Les passages à niveau sont alors fréquents, pour le plus grand plaisir de Brice qui ralenti à l’approche des barrières, dans l’espoir – souvent assouvi – que l’arrivée imminente d’une rame déclenche le signal****. Les trains ont beau être très nombreux, leur passage n’est pourtant pas bruyant.
Au ronronnement du wagon et aux retentissement des passages à niveau, s’ajoute au paysage sonore des villes japonaises, les musiques des konbini ou la mélodie des signaux de passages piétons – rigoureusement suivis par les Japonais, qui attendent patiemment aux feux rouges, eux.
Partout le long des rues, pendent des faisceaux de câbles électriques qui courent et se croisent à plusieurs mètres du sol.
Sur la chaussée, la signalétique routière rigoureuse indique la moindre intersection. Miroirs aux angles, panneaux et signes au sol, tout est clair et étudié.
Des koban – commissariat de proximité – ou des bureaux de poste (édifices à l’architecture dédiée, plus fonctionnelle et qui sortent de la morosité du voisinage) sont essaimés régulièrement dans chaque quartier.
Et nous savons désormais qu’au pied d’une cheminée fumante, se trouve un sento – bain public.
Sans oublier l’écriture graphique sur les devantures des échoppes, ou les signalétiques désuètes des tabako et cafés.
C’est dans cet environnement que nous roulons, enchainant les kilomètres et profitant des longues perspectives du plan en damier de la ville, passant également à travers d’étroites ruelles où des flots de lumière se déversent en fin d’après-midi, offrant cette chaude et belle teinte dorée.
Notre séjour à Kyoto arrive également à point nommé avec l’éclosion tant attendue des cerisiers.
Véritable évènement populaire au Japon, hanami (花見 / はなみ – qui signifie littéralement « regarder les fleurs ») est attendu et fêté dans les parcs et jardins par toutes les générations.
La coutume du hanami remonte à l’ère Nara (710-794), lorsque les fleurs de prunier, tout juste importés de Chine, sont devenues un objet d’admiration. La tendance change pendant l’époque Heian (794-1185), et c’est au tour des fleurs de cerisier, ou sakura, d’être adorées.
La fleur de cerisier devient alors sacrée, à double titre : elle annonçait autrefois la saison de plantation du riz, et donc un moment d’offrande (de nourriture et de sake) aux kami (les dieux-esprits japonais) et symbolise par sa fragilité le caractère éphémère de l’existence.
Car les cerisiers du Japon ne fleurissent qu’une dizaine de jours par an, rendant le moment encore plus précieux et attendu.
De notre séjour à Osaka, nous savons que la floraison est déjà avancée et malgré le temps maussade de cette première journée, nous profitons de nos vélos pour partir en exploration urbaine à la recherche des sakura. Et pour ça, quoi de mieux que de rejoindre le quartier ultra touristique de Gion. Boutiques traditionnelles de geta – les tongs en bois, échoppes de mochi ou autres confiseries, locations de kimonos, et souvenirs en tout genre.
Ce quartier est fréquenté par les geisha ***** – ces femmes de compagnie qui dédient leur vie à la pratique des arts traditionnels.
Mais en cette période de trouble sanitaire, la rue est incroyablement déserte à notre plus grand bonheur, on l’avoue. Même si nous ne croisons aucune geisha.
Nous profitons quasiment seuls des premiers cerisiers chargés de fleurs d’un rose pâle. Contraste intéressant de la douceur des pétales immaculés et des branches qui se tordent, avec l’environnement architectural maitrisé et aux matériaux sombres. Nous entrons dans la contemplation simple des fleurs, leurs boutons, les pistils. Les berges du petit canal que nous longeons sont fleuries, et des hérons se tiennent paisiblement sur leurs longues échasses immergées dans les quelques centimètres d’une eau cristalline au pied des maisons en bois.
Ce quartier historique se tient au pied des montagnes orientales (Higashiyama) et déambuler dans ses rues calmes nous fait passer d’un temple bouddhiste à un sanctuaire shinto dont les jardins sont aussi pleins d’arbres en fleur.
Pour l’occasion, des couples ou des groupes de jeunes filles s’habillent en kimono pour se prendre en photo au pieds des arbres ou sous les lanternes de papiers des temples aux massives charpentes vermillon ou sombres.
Un autre jour, une autre promenade florale nous conduit à arpenter le Chemin des Philosophes qui coure le long d’un ruisseau canalisé descendant des montagnes.
Nous sommes un vendredi après-midi et nous y croisons d’autres badauds venus profiter, eux aussi, d’hanami.
Les branches des arbres semblent enjamber la rivière où pataugent une famille de canards. Chaque passerelle devient un point de vue pour une photographie digne d’une carte postale.
Plus loin, un jeune garçon pêche une carpe, et un attroupement vient voir sa prise, alors que des érables aux feuilles rouges apportent cette chaude couleur vive.
Quelques kilomètres plus tard, nous rejoignons un ancien plan incliné ferré menant les bateaux de Kyoto au canal qui rejoint le lac Biwa plus à l’Ouest, et ici aussi, nous nous mêlons – à distance – à la foule joyeuse de célébrer l’arrivée du Printemps.
Sans être combles, les rues sont assez fréquentées. Les grands magasins et restaurants sont encore ouverts. Mais devant la faible affluence touristique, de plus en plus ferment boutique.
Quelques jours plus tard, par un grand soleil, nous retournons au Chemin des philosophes, et à notre plus grande surprise, nous ne croisons presque personne.
La ville s’endort peu à peu.
Nous sommes le 8 Avril. La veille, le gouvernement a décrété l’état d’urgence sanitaire pour huit préfectures, recommandant à leurs habitants de limiter les sorties et d’avoir des comportements sains******. Si la préfecture de Kyoto n’en fait alors pas encore partie, les Kyotoïtes anticipent et agissent comme tel. Le Gouverneur de Kyoto fait finalement une demande pour officiellement rejoindre l’état d’urgence, qui sera généralisé à tout le pays le 16 Avril.
Il faut dire que ce sont aussi les derniers jours pour les pétales de sakura qui, sous les rafales de vent, volent comme d’épais flocons de neige et viennent tapisser les chemins et la surface des rivières, laissant progressivement les branches nues.
Nous nous arrêtons dans une friperie tenue par un papy et que nous avions déjà visitée lors de notre dernier passage. Dans sa minuscule échoppe, il vend tout un tas de vieilles choses, dont d’anciennes haori (羽織 – veste portée au-dessus du kimono) datant de 1965 à 1985… et vendues pour une bouchée de riz. L’étoffe en soie est très belle, les doublures décorées, parfois peintes. Le tissu est épais. Parfait pour nous tenir bien chaud, durant notre séjour au pays des Samourai, alors que nous prenons conscience progressivement que notre voyage au Japon sera bien plus sédentaire que prévu.
Et puis la saison des sakura prend fin alors que les températures printanières comment à augmenter. Les fleurs des jardinières s’ouvrent, les feuilles des arbres sortent de leurs bourgeons. Notre environnement se verdit et s’illumine, alors que le ciel se fait bleu de plus en plus souvent.
‘* 1er Avril 2020 – Une vie de samourai.
Prologue.
« On a rencontré un Japonais(!) en nous baladant, et nous avons commencé à papoter. Il travaille dans le cinéma. Ils vont entamer le tournage d’un film historique avec des samouraïs et tout.
Et comme il y a peu de « blancs » ces temps-ci – à cause de vous savez quoi – ils galèrent à trouver des Occidentaux pour des rôles de blancs (le film se déroulerait au début de l’ère Meiji, au moment où les Occidentaux forcent le pays à sortir de son isolationnisme).
Devinez qui jouera(it) dans le film?! C’est moi ! (c’est bien sûr Brice qui parle).
En fait j’aurais un rôle plus que secondaire, genre un officier français, le mec a dit qu’il aimait bien ma barbe et tout, ça ferait « époque ».
Bon rien n’est 100% sûr.
Il faut que je passe le casting, demain, pour officialiser. Mais comme il n’y a personne, et qu’il a un bon feeling avec moi, il pense que ça pourrait le faire et que j’aurais le rôle!
Le tournage commence dans 5 jours, pour environ 6 semaines, à la fois dans Kyoto et dans la campagne aux alentours. Ça se calle bien avec notre planning – de toute façon extensible – et ça mettra du wasabi dans les sushis…
Et puis je vais jouer dans un film de samourai !!!!! Au Japon!!!
Je vous enverrai des photos si ça marche ! »
Cette année nous aura permis une large pêche, grâce à nos amis du monde et nos familles crédules. Merci à vous, vous nous avez permis de passer une belle journée. Nous avons beaucoup ri !
** Quand on demande à Takuya si tel endroit est « à 10min à pied ? », il nous répond « mmmmh non… plutôt 7min ».
*** Les limites des villes sont beaucoup moins marquées qu’en France. Ou plutôt, la ville de Kyoto n’existe pas en tant que telle, mais elle est l’agglomération de plusieurs arrondissements, aux identités sociales et historiques différentes. Mais, pour faire simple, on peut dire que la ville s’étend sur 12km du Nord au Sud, et 8km d’Est en Ouest.
**** Un jour, nous aurons même la chance d’être coincés entre deux voies ferrées distantes d’une vingtaine de mètres (du fait, encore une fois, des différentes compagnies) et voir ainsi le passage de trois rames. Quelle belle journée c’était !
***** Geisha signifie « personne pratiquant les Arts ». Contrairement au mythe entretenu par les Occidentaux, les geisha ne sont pas des prostituées, et ont été assimilées comme telles à cause, entres autres, de la relation qu’elles entretiennent avec leur mécène.
Les geisha ont longtemps incarné le comble du raffinement et sont les gardiennes de la culture et des traditions japonaises. Aujourd’hui encore, elles sont très respectées et des clients de marque dépensent toujours des sommes astronomiques pour jouir de leur compagnie, le plus souvent dans des ochaya, des maisons de thés.
****** Les Japonais appliquent, dans la discipline, les recommandations préconisées par les autorités.
Pas besoin de légiférer ou de sanctionner. Il a beau faire un grand soleil et être la seule semaine de vacances qu’ils ont, le gouvernement leur demande d’être disciplinés et de ne pas sortir, et ils sont nombreux à obéir.
Mais nous en parlerons plus tard.
Belles visites en pantoufles : un exotisme austère mais coloré, une belle organisation de la nature au « naturel », des kimonos où l’on sait où l’on se trouve, même des canetons disciplinés, tout respire les règles, leur respect et la sérénité !
Je ne sais pas si c’est l’atmosphere ou quoi, mais j’ai trop envie de venir. Pourtant vous ne parlez meme pas de la gastronomie.
C’est une cuisine « sans oignon »!
Ça te plairait !
ah ah : une 4L garée dans la rue. C’est étranger leurs garages plus courts que la voiture, je ne suis pas sûr de comprendre l’utilité : c’est davantage un appentis ? C’est parce que l’espace coûte cher ?
Enorme aussi la remarque du 7 min. vs. 10 : vous lui avez demandé s’il blaguait ?
En tout cas, pour une superficie proche de Paris (8*12 km), c’est sûr que la disposition urbaine et les constructions sont très variés : ça devait être sympa de déambuler dans les quartiers à vélo
En fait, c’est 8 fois grand comme Paris, pour une population 25% moindre que la capitale Française, ça fait donc une faible densité.
Ce qu’on retrouve bien dans les paysages traversés.
Et oui, on a bien rigolé quand il nous a repris sur le temps de trajet … Il n’a pas compris !
j’ai hâte de dire « salut l’artiste »… et puis je suis sûre qu’ils vont trouver un rôle pour ma jolie Marion…
si vous saviez comme je me pâme devant les cerisiers en fleurs!!! regardez encore, que vous me racontiez mieux!
gros bisous; jo
Super booo les cerisiers (et le canal et tout) Certains donnent ils des fruits derriere toutes ces fleurs ?
Quel dommage, ces cerisiers ne font pas de fruits!
Encore une fois bluffé par les contrastes de ce pays. Le fouillis et entrelacs de fils électriques opposés au décor carte postale pastel et zen. Pour quelle occasion déguisent-ils les statues de divinités en Père Noël.? ppf.
Il s’agit de Jizô, une représentation du boddhisatva Kaitigarbha, protecteur des enfants et des voyageurs.
Jizô est souvent représenté avec un visage enfantin, et vêtu d’attributs d’enfants, car il a promis de protéger les âmes des enfants décédés trop tôt, n’ayant pas pu, de ce fait, accumuler suffisamment de bonnes actions pour être réincarnés. Dans la mythologie bouddhique au Japon, ils sont condamnés à demeurer dans les limbes – un endroit appelé sai no kawara – et à construire des petites piles de pierres pour leurs parents restés vivants. Le mythe veut que la nuit cependant, les démons viennent détruire les tours. Jizô est censé protéger les enfants contre les démons.
Jizô est représenté comme un moine et le vêtir est une tradition qui permet d’interagir avec lui. La plupart du temps, les bonnets et bavoirs qui lui sont destinés sont confectionnés à la main et on lui remet même des jouets en tant qu’offrandes, car son rôle est étroitement lié à la destinée des enfants perdus.
La couleur rouge, qui est souvent celle des habits offerts au Jizô, symbolise la sécurité et la protection. C’est également une façon d’accumuler des mérites pour l’au-delà.
Coucou!
Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit mais j’adore la façon dont vous écrivez. Laura m’a d’ailleurs également fait cette remarque à plusieurs reprises. Vous utilisez plein d’expressions assez recherchées (pour un francophone lambda), ce qui permet de connaître enfin leur orthographe correcte.
Que ce post est Japonais! Tout est parfait, au cordeau ; c’est beau, c’est fin ça se mange sans faim
Mais le bordel me manque un peu quand même…heureusement qu’on le retrouve un peu dans les garages où tu peux pas ranger ta voiture!
Gros bisous.
Merci à vous deux, on s’applique 🙂