Hpa-An est à 2h de route de Malawmyine. Notre vieux bus roule tranquillement, d’autant plus qu’on récupère plein de personnes en chemin. On ne s’arrête pas longtemps, mais souvent.
La porte du bus reste d’ailleurs continuellement ouverte, de petits tabourets en plastiques jonchent le sol pour accueillir les nouveaux passagers. Trois personnes montent, quand 2 descendent. On charge de gros sacs de légumes dans les soutes fermées par un bout de ficelle… j’espère que le nœud tient bien !
Une fois à Hpa-An, on trouve une bonne auberge avec une jolie vue sur le paysage, les monts karstiques environnants, le bras de rivière, les rizières…ouf, ça change du clapier de la veille.
Il est 14h, les rues du marché se vident, ça sent la sieste.
De l’autre côté de la rivière, se dessine une montagne à la forme atypique. Comme apparemment sur toutes les formations rocheuses du coin, les Birmans y ont planté une multitude de stupa dorés (on n’arrête pas leur ferveur) et ça a l’air joli, on part s’y promener.
Au bout de la ville se trouve un ponton improvisé duquel des paysans débarquent des paniers de choux et de courges cultivés sur la rive opposée. L’endroit est très rustique, les gens y travaillent pieds nus, leur longyi noué entre leurs jambes pour faciliter les mouvements. On monte sur une barque accompagnés par 5-6 écoliers rentrant de classe, et on rejoint un mini-village de l’autre côté, les enfants courent nous saluer, les gens nous sourient tous… on se dit qu’ils ne doivent pas voir tous les jours des occidentaux pour nous faire ainsi la fête… et pourtant. On emprunte un petit chemin, qui monte, et puis, rapidement, un escalier un peu raide, puis un sentier glissant longeant la crête et qui monte jusqu’au sommet. Une fois en haut de la montagne on s’aperçoit que déjà 5 ou 6 laowai sont là… Wouah, est-ce que le naturel des Birmans durera ? Aujourd’hui nous n’étions qu’une dizaine de touristes à passer devant leurs bicoques… mais qu’adviendra-t-il quand les touristes seront de plus en plus nombreux ? que le sentier et la grève seront bétonnés ?
De là-haut, la vue est magnifique. C’est la fin de la journée, la lumière qui va bien arrange les choses. On est contents d’être là, accrochés à notre rocher. On est contents de se dire qu’on visite ce pays aujourd’hui…
Retour à Hpa-An, en barque. Coucher de soleil sur l’eau. C’est beau. On rencontre un couple d’Israélien en voyage, avec qui nous passerons un bout de la soirée à parler d’ici et là-bas, avec simplicité et esprit critique. Ils nous donnent aussi les bons plans. Pas facile ce pays à géométrie variable : aussitôt édités, les guides sont déjà périmés.
La région de Hpa-An recèle de nombreux sites sympas, de grottes en tous genres, avec des Bouddha plus ou moins grands et dorés.
Tout est situé dans un rayon d’une soixantaine de km.
Comme la plupart (et surtout les plus intéressants) ne sont pas accessibles par les transports en commun (et comme c’est moins cher qu’un sightseeing tour), on se loue une mini mobylette à vitesse, mais sans embrayage. On porte des casques, qui ressemblent plutôt à des casques de Playmobil que de moto, et nous voilà partis, sur les routes cabossées et poussiéreuses du coin. Le vent dans les cheveux… et la poussière dans les yeux.
On s’aventure sur les routes isolées, croisant les habitants aux grands sourires. Les enfants nous mingalaba (ou bye bye…oui, on doit leur apprendre que ça veut dire bonjour) en permanence, et nous lance des bisous de la main, les adultes nous saluent.
Et nous, assis sur une mini-mob qui rebondit sans cesse sur la route cahoteuse, on sourit à en avoir des crampes aux zygomatiques.
Quand on s’arrête dans un buibui pour manger, sur une route au milieu de rien, la dame nous a rempli la panse et, après notre repas, elle voudra même nous installer un transat et un film, pour que l’on se repose. Les gens sont vraiment adorables ici !
Autour de nous, les rizières verdoyantes nous accompagnent, les chemins de terres rouges sillonnent à travers les arbustes (rouges eux aussi de la poussière soulevée), et les pics karstiques et majestueux, plantent le décor. On visite ainsi des grottes, pieds nus bien sûr, et habités par des milliers de chauve-souris, qui chient par terre… Peut-être que c’est bon pour hydrater ma plante des pieds ?
Éclairés par une lampe de poche, on progresse, découvrant cavités et stalac-tites-mites, Bouddha et sculptures. On s’arrête dans un jardin rempli de Bouddha assis au pied d’une montagne puis dans un monastère et son curieux rocher à l’équilibre précaire – et bien entendu coiffé d’un stupa. Mais quelque chose semble clocher… voilà, c’est sympa ces grottes parsemées de mosaïques, avec de grands stupa. On se sent un peu Indiana Jones quand on les découvre quasi-seuls (encore une fois, pas beaucoup de touristes)… mais on ne se sent pas le tourbillon enivrant d’émotions que nous avions auparavant, comme au Tibet par exemple ou en Iran ou à Sainte Sophie. Ouais, c’est très joli, on se dit que ce n’est pas commun… mais on est loin d’être ébahi, merde, est-ce qu’on se lasserait ? Peut-être… en même temps, le paysage est, sans conteste, joli et exotique, les Bouddha, ça ne se trouve pas à tous les coins de rues parisiennes, et marcher pieds nus sur des fientes de chauve-souris, ça vaut un fish-spa… mais bon, peut-être qu’on en a déjà vu pas mal (et souvent des plus jolis) des stupa, des Bouddha, des rizières… ici elles sont toutes « plates » quoi !!
Mais en Birmanie, ce sont les gens qui nous dépaysent, leurs sourires sans concession nous mettent le cœur en fête, leur gentillesse, leur volonté de communiquer par ces sourires, tout cela nous égaie…
La journée se termine sous quelques gouttes d’eau. Notre timing est parfait.
Journée très cool, à mobyleeeeettt-teuuuuuu.
Il pleut fort pour notre troisième jour ici. On reste donc, installés à la terrasse de l’auberge, profitant de la vue, du calme, du thermos de thé, et des mandarines du marché… On a du boulot, le blog est en retard !
Très sympa ce poste. Nous on ne se lasse pas des photos!
Bisous
Moi, je trouve ça stupa’fiant et je vous laisse réfléchir là dessus !
Disons que les bouddhas-stupas, c’est un peu comme les châteaux de la Loire: au 26e c’est chiant.
Bises
En tout cas moi je ne me lasse pas
Salut les amis, enfin un nouveau post…
Alors quand on dit qu’on a une super vue de sa chambre d’hotel, on la montre, la vue. Sinon on dirait qu’il y avait beaucoup de choux. Vous en avez mange? Vous en avez plante? A quelle mode? Vous y rester combien de temps dans le deuxieme pays des sourires?
Vous êtes exigeants ? Les photos donnent envie : jolis paysages avec contraste des couleurs des rizières (soit vert clair soit jaune) et des montagnes derrières.
La grotte avait l’air sympa et les « champs de stuppa », vous en avez vu avant la Birmanie ?
Cool en tout cas votre vidéo
Vous êtes canons sur votre scooter !
hé hé : Brice, on pourrait te prendre pour un joueur de baseball avec ton casque 🙂
hahahaha les deux pieds dans une grotte… hahahaha je viens de faire le rapprochement… hahahahaha
Vous venez d’entrer dans la routine du voyage. Posez-vous un mois dans la même ville pour souffler et retrouver l’envie de découvrir de nouvelles choses.
Après ces sages conseils, je retourne méditer en vue de mon prochain commentaire.
He he… D’un coté ça nous plairait… Et en même temps le visa continue à courir, et o’ veut voir le maximum dans ce super pays.
Donc c’est un choix difficile… Un vrai dilemme.
Il n’y a qu’un conseil dans ton commentaire Jerome Zambelli, pas besoin de dire « ces sages conseils ».
Tout bien médité, je ne suis pas d’accord avec toi le meilleur « pote » de Brice, il y en a 3 :
-se poser dans la même ville
-souffler
-retrouver l’envie de découvrir de nouvelles choses
Suffit d’apprendre à compter.
signé le meilleur ami de Marion et Brice
Encore trop belles vos photos…
j’aimerais bien passer quelques jours en bourlingue.