On s’apprête à entamer nos premières démarches administratives VISA ! On a de la chance finalement, puisqu’après 4 mois de voyage, c’est seulement maintenant qu’on va commencer à se prendre la tête sur la bonne taille des photos, le nombre de photocopies du passeport, les lettres d’invitations, les fausses réservations d’hôtels, etc !
On part donc en direction de Trabzon, au bord de la Mer Noire, à quelques 1200km d’Istanbul, pour une visite au consulat d’Iran, qui a la bonne réputation de délivrer des visas dans la journée !
On saute donc dans notre bus à 15h à Istanbul, et 18h plus tard, nous voilà, un peu claqués (!) à la gare routière de Trabzon. On se dirige directement à l’hôtel, on pose notre sac, et hop, on repart au consulat. Il est 8h, raté, ça ouvre à 9h30.
Bon, on se prend un thé, on émerge un peu, on vérifie qu’on a les papiers, les passeports, …
9h30, les portes s’ouvrent !
On a la chance de faire partis des 6 premiers arrivés. Les autres attendront dehors… et alors que seulement 10 personnes feront des demandes de visa ce matin, la 11ème personne est priée de revenir le lendemain… « c’est assez pour aujourd’hui ».
Bref, on est donc dans le consulat, avec 2 polonais, 1 allemand et 3 japonais.
Le mec du consulat examine nos passeports en détail, vérifie que tout est correct avant de nous faire remplir un papier, avec toutes les informations nécessaires « qui, quoi, quand, où, pourquoi ». On s’applique. L’ambiance n’est pas non plus hyper décontractée à l’intérieur !
Le papier rempli, on lui redonne, il vérifie… ça semble bon.
On passe donc l’étape 2 : les empreintes. Quelle chance !
On commence par un pouce droit, bien posé sur l’encrier bleu… puis l’index, le majeur, l’annulaire et le dernier. Et on recommence avec la main gauche.
Ok, super, j’ai de l’encre plein les bouts de doigts !
Ah, mais c’est pas fini ! Maintenant, c’est au tour des 3 phalanges des doigts ! Bon, on appose nos jolies empreintes, les mains bleues… il nous file une lingette pour s’essuyer… ça étale plus que ça nettoie ! Puis on retourne s’asseoir.
On attend qu’un autre mec examine notre dossier.
Il ouvre son store derrière la vitre, nous appelle.
Premier contrôle du passeport, c’est celui de Marion. Il lit, regarde, ..ok, …ok, …ok, … ok, c’est bon !
woué !
Et puis c’est au tour de Brice.
Il lit, regarde, …ok, …ok, …et s’arrête.
Brice a déjà un visa iranien dans son passeport (qu’on pensait que ça aiderait !), et le mec commence à nous expliquer, qu’on doit demander un numéro.
Pfff, tout s’écroule !
Parce qu’un numéro, c’est un truc obscur que tous les voyageurs redoutent. Il faut passer par une agence, qui doit monter un dossier, et envoyer au ministère des affaires étrangères à Téhéran … qui valide ou pas… Et tout ça prend bien sûr une quinzaine de jour…
On tente donc de comprendre pourquoi le fait que Brice ait déjà un visa complexifie la tâche… On n’aura pas de vraies explications, juste « you need a number » (c’est tellement français de vouloir savoir « pourquoi ? » !)
On sort donc notre deuxième carte : le second passeport de Brice ! Tout vierge, tout beau !
On est un peu fier de ce rebondissement !
Le mec, derrière sa vitre, semble un peu perturbé…mais pas longtemps non plus !
On lui dit de faire alors le visa sur le nouveau passeport, on oublie l’autre…
…Il réfléchit, examine tout ça, et nous dit que ça n’est pas possible parce que le nouveau n’a pas le tampon d’entrée en Turquie… !
On retente une discussion, mais c’est peine perdue. On annule pour aujourd’hui la fabrication du visa de Marion, et on ressort un peu dépités (et toujours fatigués).
Retour à l’hôtel pour chercher sur internet une agence, combien ça coute, combien de temps ça prend, … pffff, minimum 10 jours ouvrés…et en plein Ramadan !
Et puis, dans un éclair de lucidité de Marion, on se dit « ah, mais il veut un tampon d’entrée en Turquie sur le nouveau passeport, … Allons à Batumi (en Géorgie), et on tamponne sur le nouveau passeport ! »
Nous voilà donc, plein de motivation (mais toujours fatigués), repartis pour la gare routière ! Batumi n’est qu’à 150 km d’ici, ça nous coute 30 euros l’aller/retour, mais peut-être un visa ensuite !
Bon, le bus mettra 3h30 pour y aller, et comme il n’a plus d’essence et qu’on le suspecte de vouloir faire le plein en Géorgie, il ne met pas la clim’… il fait donc 31° dans le bus. (On rappelle qu’on n’a pas eu le temps de prendre de douche, ni de manger. Qu’on a déjà fait 18h de bus, et qu’on a mal aux fesses d’être assis !)
Nous voilà à la frontière, on sort du bus (woué, on va marcher un peu !), on passe le checkpoint de sortie de la Turquie, on tamponne l’ancien passeport de Brice. On continue et voilà le checkpoint d’entrée en Géorgie. Et on tamponne le nouveau passeport de Brice !
Et nous voilà en Géorgie !
On attend le bus, qui est sensé nous emmener jusqu’à Batumi. On attend, 5 min, 10min, un quart d’heure… mais pas de bus !
On demande à deux géorgiennes qui étaient avec nous, elles ne savent pas trop (ou on ne se comprend pas trop)… Il est 16h, le dernier bus pour Trabzon est à 18h, on est claqués, on a chaud, et faim, et on n’a pas de sous géorgiens… On repasse donc la frontière dans l’autre sens, et un tampon de sortie de Géorgie sur le nouveau passeport, et le tampon d’entrée en Turquie sur le nouveau passeport, nous revoilà en Turquie !
Et 3h de bus plus tard, nous voilà à Trabzon, avec plein de nouveaux tampons !
Journée bien remplie, douche, repas et çai, et au lit !
On verra demain ce que le monsieur derrière sa vitre nous dira !
Le lendemain matin : de bonne humeur, propres, brossés et reposés, nous voilà devant le consulat à 9h ! La fille nous voit arriver… « you need a number »…oui, mais nous on a eu une autre idée !
On voit le monsieur derrière sa vitre, et on lui tend le nouveau passeport tamponné. Il examine, feuillette, …tourne les pages…et on lui dit, « voilà, un passeport sans visa iranien, mais avec le tampon de la Turquie ! »
Et nous dit, un peu contrarié « Je vous ai dit d’aller sur internet, pas d’aller à Batumi !! »
On essaye de lui dire que c’est pareil, que le passeport de Brice est désormais le même que celui de Marion, qu’on va perdre du temps à demander un numéro, que ça coute cher de passer par une agence, que c’est que pour du tourisme, que l’autre passeport c’était pour le travail, qu’on aime bien les Iraniens, que « pleaaaase » trois fois, …
Il referme son store et nous fait patienter 20min. Il revient, on rediscute, « pleaaaaase », et dans un petit soupir, il dit « ok » !
En 3 minutes, on avait récupéré un papier avec le numéro de compte du consulat pour aller faire un virement et on nous dit de revenir le soir à 16h30 !
Thank you, teshekür ederim, Motshakeram, thank you…. On file à la banque !
2×75 euros plus tard, à la terrasse d’un café, on se pose pour profiter de notre victoire !
Il est 13h, on part manger puis on décide d’aller visiter une autre Aya Sofia, elle aussi ancienne église et convertie en mosquée.
Mais en chemin, alors que nous étions presque arrivés, 2 femmes nous sautent au cou : les Géorgiennes de la veille ! Elles sont hyper contentes de nous voir, nous prennes dans les bras, nous propose de boire un coup ; « c’est-à-dire que on doit visiter Aya Sofia et puis après le visa… » ; elles n’entendent rien, et en 2min, on est embarqués bras dessus/dessous, pour prendre un café géorgien chez l’une d’elle (qui apparemment est très différent du turc….mais on n’y croit pas trop !)
Nous voilà donc assis sur le canapé, chez Suza, qui ne parle pas anglais, mais turc et géorgien et Maya qui ne parle pas anglais, mais turc et géorgien ; mais on va s’en sortir… on ne sait pas trop comment !
Marion se voit offrir un bracelet par Natia, une de leurs amies géorgienne, et Suza nous demande de la suivre. Elle ouvre son armoire et sort un petit haut pour Marion, une chemise pour Brice. On essaye tout ça, elle coupe les étiquettes et hop, cadeau !!
On ne comprend rien de ce qu’il se passe : on est arrivés il y a moins de 10 minutes, et on voulait aller voir Aya Sofia (!). On est invités à dormir le soir, à aller à la plage avec elles, mais on doit retourner au consulat.
Le rendez-vous est quand même pris pour passer la soirée ensemble, à 20h au parc d’attractions !
Retour au consulat. On récupère ce premier visa pour 30 jours sur place ! (le français qui était avec nous n’a eu que 21jours… Comme quoi, ça peut aider d’être relou ou d’aller à Batumi!)
On repasse à l’hôtel, et hop, direction la foire ! Il est 20h, et comme c’est Ramadan, la foire semble fermée. Maya, Suza et sa fille (~12ans) Maria, et Natia sont là. On attend que l’iftar soit passé, et les lumières de la foire se rallument. On fait du manège, de l’auto-tamponneuse, de la grande roue pas si grande mais qui couine… on sait pas trop quoi se dire ; on commence à avoir faim.
Maya a un ami qui passe nous chercher, dans un gros van Mercedes limousine ; musique à fond, coups de frein en rythme avec le tempo… ça les fait beaucoup rigoler alors qu’on roule à 100 à l’heure vers une destination inconnue… 40 km plus tard, on arrive dans un resto sympa, en bord de mer, il est 22h30 ; mais c’est ramadan, tout a déjà été bouloté !
On se fera donc des köfte, du poisson grillé… mais à 40km de Trabzon !
Retour à Trabzon ; on se dit au revoir sur la grand place… comme d’habitude, étrange sensation que de se dire qu’on ne les reverra certainement jamais (mais qui sait ?!)
On s’est couchés à 1h00 ; ravis d’avoir notre visa, d’avoir vécu cette rencontre improbable…
Allez, demain, on va essayer de se balader !
Trabzon n’est pas la plus jolie ville de Turquie mais il y fait bon vivre et pas trop chaud (les montagnes ici se jettent dans la mer).
A quelques 40 kilomètres, à Sumela, se trouve un ancien monastère accroché à la montagne (et abandonné par les grecs après l’instauration de la République turque il y a 90 ans). Des jolies fresques un peu abîmées, des sapins partout, du vert, des montagnes… (Mais on est en Suisse ?)
C’est joli, sans les touristes ça fait même un peu Seigneur des Anneaux.
On part finalement le soir pour Ankara, en bus de nuit : on est chaud pour boucler nos 2 prochains visas (Ouzbékistan et Chine) !
Elle est vraiment trop belle ton amoureuse Brice !
Moi je dis chapeau pour le visa bien mérité vers la belle aventure perse, vraiment bravo pour ce mélange de persévérance admirable et d’audace, le tout en condition de fatigue extrême, plus dun aurait craqué !
Plein de bisous
Wouéééé !
Marion en foulard ça vaut la photos
Mais le village est un joli découverte
Merci les voyageurs la découverte sans visa c’est super!!!
Bisous
Cela doit vous faire mal aux doigts a la fin ! j ai les trois seigneurs des anneaux j ai albator le nouveau je vous conseille de le l acheter ou le voir au cinema ! au revoir peut -être à ce soir bises
Ahhhh
Moneuveu!
Ça faisait longtemps!!
On est très content d’avoir de tes nouvelles…
Continue de nous écrire!
ouahh c’est super !
en fait, à chaque nouvel endroit, c’est « ouahh c’est super »
donc celui-là aussi !
j’oubliais…
ouahh, c’est super !
évouzétoula
on retrouve la sérénité dans les photos après la pétaudière israélienne on revient sur terre
que leurs dieux les aide!
bravo pour pour le retricotage du visa iranien avec mention pour marion
c’est dur pour les nerfs et sans une petite dose de chance à la loterie …
le poste de douane géorgien en forme de nuage vertical!! ça valait le détour!
C’est ce qu’on s’est dit!
Les autres années vous allez à SSDC, cette année vous avez choisi la complication. Je parle en connaisseuse, j’ai traversé hier SSDC
Wahoooooo!!!
Trop mieux que le service des voyages d’EDF!!! Trop trop fort!!
Bon voyage vers les pays en AN!!!!
Bisessssss
Quelle idée futée que de quitter le pays pour y retourner! Vous êtes vraiment trop forts vous!
C’est avant tout une très bonne idée de Marion!!!
Marion, t’es trop trop jolie avec le voile !!!
Bon, et puis, c’est qd même bien cool a chaque fois que je vous vois sur le Blog
Et le Skype lundi soir, c’etait trop bien aussi !!
Bravo pour votre ténacité et votre intelligence les Giraudol.
Vous l’avez bien mérité ce visa.
Bel Eff’sss pour le visa !