À nous les sommets himalayens !
À nous les hautes montagnes tibétaines, les monastères et temples bouddhistes, les moulins à prières, les robes pourpres et les yacks.
La dernière fois, nous étions en Chine. Juste là, de l’autre côté.
Aujourd’hui, on s’apprête à grimper là-haut, tout là-haut.
La route est longue et en mauvais état, mais ça, on commence à y être habitués. Sur le chemin, les drapeaux bleus, jaunes, rouges, verts et blancs font leur apparition. Les montagnes se dessinent, les vallées s’encaissent, la plaine s’éloigne à chaque virage.
On fait une escale à Dirang pour ne pas s’enfiler 16 heures de route et 270km d’un coup. C’est une petite ville accrochée à flanc de montagne, séparée en deux par la rivière en contrebas.
À peine les yeux sont levés, que nous apercevons partout ces drapeaux qui volent au vent. Ici, on est en pays Mongba. La langue est proche du tibétain. Et on est trop fiers de pouvoir ressortir nos 3 mots appris en Chine.
Tashi delek (bonjour) !
Passage rapide au dispensaire – Brice a chopé une petite infection. Antibio’ et touti quanti… Heureusement qu’ils ont construits un nouveau bâtiment, parce que l’ancien fait un peu peur… surtout à la vue des affiches « don d’œil »… et le seul médecin de la ville doit s’occuper de 3 patients en même temps, mais aura le temps de prendre une photo avec nous Ouf!!
Puis on part se balader dans le vieux Dirang.
Les gens sont timides mais leurs sourires n’en demeurent pas moins accueillants. Les maisons en pierre et les stocks de bois conséquents rappellent que les hivers doivent être rudes ici.
On reprend la route pour une bonne partie de la journée, beaucoup plus raide, des lacets qui nous entraînent aux sommets ; on a l’impression de naviguer dans une mer de nuage, une route vers le ciel.
Ça grimpe, ça grimpe… et à plus de 4200 m, on atteint le col… on coupe le moteur…
Le silence est accentué par le vent glacial qui souffle sur une lande désertique et un lac en partie glacé. Aucune trace de vie dans cet environnement hostile.
Puis on redescend vers la tant convoitée, vallée de Tawang.
La route se termine ici. Juste à l’Ouest, c’est le Bhutan, et une poignée de kilomètre au nord, c’est la Chine – on dit le Tibet de ce côté, et les relations tendues entre les deux puissances asiatiques font que la frontière est scellée depuis plus de 50 ans.
Mais ça, on ne peut pas l’oublier. Tout le long de la route, sur une centaine de km, on ne croise quasiment que des villages militaires, des convois militaires, des militaires, des hôpitaux militaires, des églises militaires, des jardins militaires, des terrains de sport militaire, et encore des militaires bien sûr…
À Tawang, on passe quelques jours à souffler un peu. Voyager dans le Nord-Est de l’Inde est éprouvant, surtout en se limitant aux seuls transports en commun. On sera contents de se faire une cure de verdure et d’air frais des montagnes pendant quelques jours.
La région bouddhiste possède de nombreux monastères et temples (celui de Gaden Namgyal Lhatse serait le plus grand du monde après Lhassa) parsemés à travers les montagnes.
On se plaira à se balader dans les sentiers improvisés, entourés de sommets himalayens (peu de neige ici, le climat est très sec et les dernières chutes de neige remontent à Janvier).
C’est beau, ça ressource, ça sent les vacances, c’est reposant.
Le patrimoine n’est pas aussi riche que du côté chinois mais on y reçoit un bien meilleur accueil de la part des moines et des nonnes… Et comme souvent ici, on a du mal à croire que l’on est encore en Inde… heureusement, les petites pâtisseries, et les paratha hindis nous le rappellent à l’heure du petit déjeuner.
On se balade, on grimpe, on descend, on monte et on redescend, à la rencontre des yacks (enfin ces grosses vaches poilues…), des nonnes qui vivent bien isolées dans leur monastère, accroché à la montagne (on est invités à boire le thé et manger un gâteau gras au beurre de yack…).
Bref, on profite tranquillement, on prend du bon temps, du bon air, du bon soleil d’altitude. C’est l’hiver indien avec autour de nous, des montagnes. Toutes plus hautes les unes que les autres. On est juste au milieu.
Arrêt nécessaire à Bomdila lors de notre retour vers la vallée d’Assam (nuit rude, froide et rustique) avant de prendre un bus hors d’âge – comme tous les bus gouvernementaux dans l’Arunachal Pradesh – pour Guwahati.
Nous reprenons les mêmes virages et retraversons les mêmes paysages que nous l’avions fait une semaine plus tôt en sumo… mais moins vite (quand il ne faut pas s’arrêter pour réparer la mécanique antique). Les pentes arides se plantent de pins et de conifères… puis la jungle et la végétation tropicale revient à mesure que nous nous rapprochons du niveau de la mer. En onze heures de trajet, on aura perdu 3000 mètres d’altitude, et gagné 20°C.
Note 1 – sur le bord des routes indiennes, nous assistons de temps à autres à un triste labeur, des ouvriers – le plus souvent des femmes parfois portant leur bébé sur le dos – cassent des cailloux pour en faire de plus petits (oui oui !) et ainsi combler les trous de la route, et fabriquer du bitume. C’est désolant…
Note 2 – on trouve souvent sur les murs des messages de propagandes « Non à la drogue, oui à la vie », d’éducation sanitaire « ne faites pas caca dans la rue, c’est la honte »… et le long des routes de montagne, le BRO (Border Road Organisation) affiche des annonces de sécurité routière dans le plus pur style indien :
“Drive slow, live long”
“If married, divorce speed”
“After whisky, driving risky”
“Be soft on my curves”
“Better to be Mr. Late, than to be late Mr.”
“This is a highway not a runway”
“Mountains are pleasure if you drive with leisure”
Note 3 – Tawang est au bout du bout de l’Arunachal Pradesh lui-même au bout du bout de l’Inde.
… et donc du réseau électrique indien.
Ce qui fait qu’on est plus souvent sans électricité qu’avec.
Dès que la lumière revient, on sort toutes les prises pour mettre à charger les appareils électroniques et la torche…
Parfois on se dit qu’en France, 5 minutes sans électricité seraient intolérables… ici, on s’habitue, et puis on ne peut pas faire autrement alors on apprend à vivre avec, ça devient notre quotidien.
After whisky, driving risky !!!! Hahahaah. Génial !
C’est beau !!!
J’espère que vous avez profité de l’air pur.
Vendredi, Paris était la ville la plus polluée du monde.
Pas mal « l’hiver indien » 😉
Brice, avec ta barbe on a du mal à te différentier d’un yak. Je pense qu’à l’odeur le yak sent meilleur.
Bises
Paysages de malade, couleur de fou, Rionma trop belle et Beuce tout droit sortie d’un groupe de Zadiste du Cantal. Amusez vous bien.
Moi je trouve beau mon frère tu es tellement changé
Elo
Oh Brice avec une belle barbe 🙂
Je n’ai jamais visité le Tibet mais il y a des airs de Népal et ça rappelle de bons souvenirs. J’ai ramené un batik dont les motifs ressemblent assez aux photos que vous avez prises dans le temple.
Profitez bien de ces moments chaleureux avec les locaux
Magnifique la mer de nuage! Et le petit monastère sur la montagne d’en face! Vous arrivez encore à en prendre plein la vue? Moi oui 🙂
Il est trop cool ce poste !
La route dans la montagne est incroyable. Et l’atmosphère à l’arrivée paraît super agréable et reposante…Ca donne envie d’y passer quelques semaines, au coin du poil à méditer…
Bonne route les amis !
…un bon endroit si tu as un poêle dans la main.
Pose café aujourd’hui 😉
C’est fou toutes ces couleurs qu’ont retrouve dans ces villages prêchés !! J’adore !
juste un mot pour me rappeller que je me suis arrete a ce post. sinon dans 1 an quand je reprends jme rappelle plus ou j en etais.. par exemple aujourdhui j ai du me retapper bangkok et le holi festival pour la troisieme fois je crois…